L’Almamy des finances !
Cette titraille m’a longtemps séduit… et intrigué, tant l’homme dont il s’agit répugnait la grandiloquence.
De son extraction princière du Rip de Maba son aïeul, il n’avait gardé que la noblesse de caractère et la passion de servir.
Bosquier tu es resté, footballeur élégant et virevoltant, à la dégaine unique, dans la belle équipe du Prytanée militaire de Saint-Louis des années 80.
Boboss tu es demeuré pour les intimes, sans fard, ni déguisement. Humble et taquin, à l’humour toujours contagieux.
Pour notre fratrie d’enfants de troupe, à chaque rencontre, ta silhouette annonçait le distributeur automatique de gaieté, avec ton infatigable sourire, ton rire frais et gratuit, tes blagues salaces.
Tu n’avais de temps que pour les autres, le travail bien fait et …les chiffres que tu ciselais à merveille, au point de les transmuter en une symphonie toujours captivante nourrie par ton talent oratoire et ta technicité hors du commun.
Et lorsque tes belles envolées s’achevaient sous les vivats de ton auditoire, ton grand sourire parcourait déjà les murs à la recherche d’êtres à aimer, de nouveaux bonheurs à partager…et d’indicibles budgets à dompter.
Avec ta douce urbanité, ta générosité sans bornes et ton altruisme, tu savais soulager sans compter les peines des hommes, et des femmes, des jeunes et des vieux, des riches et des pauvres, des amis d’hier et d’aujourd’hui … des adversaires d’un instant. Tu savais partager ton bonheur et tes honneurs.
Travailleur infatigable et passionné, tu as toujours été. Des modestes salles de l’ENEA aux murs capitonnés du ministère des finances, tu t’es fait seul, marche après marche, à force de volonté, de persévérance et de courage, au service de ton prochain et de ton pays. Une fierté pour tes « vieux frères », le monsieur solution à tout et pour tous !
A présent que tu pars pour le Grand voyage, seuls les pétales écarlates de l’amitié et de la reconnaissance orneront les chemins menant vers ta dernière demeure, sans complaintes ni murmures.
Sauf cette douce élégie, célébrant ton nom et ton œuvre : BA, l’enfant de Nioro, l’Almamy des… cœurs, l’Ambassadeur infatigable du savoir pour mieux servir, l’incarnation parfaite du vivre utile.
Au commencement était l’Ubuntu !
Ton vieux frère !