BAH DIAKHATE POURSUIVI POUR DIFFUSION DE FAUSSES NOUVELLES, OFFENSE…Dans les secrets de l’audition
Bah Diakhaté, l’activiste républicain arrêté ce lundi est poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles et offense contre une personne exerçant tout ou une partie des prérogatives du Président de la République. Interrogé par les limiers de la Dic, le prévenu assume ses déclarations, mais par respect pour la loi, s’abstient de revenir sur sa sortie sur l’affaire Ndiaga Seck.
Par Ibrahima DIOP
Bah Diakhaté sera présenté au procureur ce mercredi, après son audition par les éléments de la division des investigations criminelles (Dic). Placé en garde à vue lundi soir, il est poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles (article 255 du Code pénal) et offense contre une personne exerçant tout ou une partie des prérogatives du Président de la République (article 254 alinéa 2 du Code pénal). Ce dernier chef d’accusation a été une surprise pour les avocats d’Ousmane Sonko qui ne voient aucunement un tel chef d’accusation dans la loi. En effet, le Premier Ministre n’exerce pas les prérogatives du Chef de l’Etat, contrairement au président de l’Assemblée National qui, à un certain moment, pourrait assumer les fonctions du Président de la République.
Selon des sources proches de l’enquête, lors de son interrogatoire, Bah Diakhaté a assumé l’ensemble de ses propos. Par contre, le prévenu n’a pas voulu revenir sur les affirmations concernant l’affaire Ndiaga Seck, par respect pour les lois de ce pays, car les faits ayant fait l’objet d’une loi d’amnistie. « Je pourrai revenir sur ces déclarations mais, par respect pour la loi, je préfère ne pas en parler car les faits ayant déjà fait l’objet d’amnistie ; cette même loi d’amnistie dont Ousmane Sonko et le Président Diomaye ont bénéficié », aurait déclaré l’activiste républicain aux enquêteurs. Malgré l’instance des limiers sur les allégations concernant Ndiaga Seck, confie la source, le sieur Diakhaté est resté sur ferme sa position. Sur ce, les enquêteurs seraient sortis de la salle d’audition pendant une heure pour revenir. « De retour dans la salle, ils l’ont réinterrogé sur le même sujet mais, le prévenu est resté droit dans ses bottes », affirme la source.
Par contre, Bah Diakhaté aurait totalement assumé ses déclarations concernant la vente d’un terrain de 200 mètres carré « impliquant Bassirou Diomaye Faye ». L’activiste a allégué que Diomaye Faye aurait vendu un terrain à Cheikh Diba (actuel ministre des Finances et du Budget). Il aurait présenté aux enquêteurs les documents attestant ces affirmations. M. Diakhaté a toutefois précisé que cette révélation date de 2022, alors que Bassirou Diomaye Faye n’était pas encore Président de la République et réfute par la même occasion le délit d’offense au Chef de l’Etat.
Toujours selon des sources proches de l’enquête, interrogé sur ses attaques contre Ousmane Sonko, Bah Diakhaté a réaffirmé que le président de Pastef, « en invitant Mélenchon, défend luiaussi la cause des Lgbtq ». Selon l’activiste républicain, « dans l’exercice de ses activités politiques, il est difficile de le dissocier de la question des Lgbtq, allant même jusqu’à dire qu’en tant que maire, Ousmane Sonko aurait reçu un homosexuel, notamment le maire du Havre ».
Ses allégations sur le colonel Abourahim Kébé n’ont pas changés également. Bah Diakhaté reconnait ici encore ses propos. Toujours selon la source, l’activiste a déclaré que ledit colonel « a fait l’objet de 45 jours d’arrêt de rigueur pour une histoire de mœurs avec des hommes ». L’accusé aurait même brandit l’arrêt qui atteste que ce dernier mettait la pression sur un soldat.
Toujours d’après les mêmes sources, les limiers ont voulu réinterroger le prévenu une nouvelle fois, mais ses avocats ont dit niet jugeant qu’il a dit tout ce qu’il avait à dire dans le procès verbale (PV) déjà signé.
Bah Diakhaté va ainsi faire face au procureur ce jour, mercredi 22 mai, afin d’être édifié sur le sort qui lui sera réservé.