Le gouvernement du Sénégal, sous l’égide du ministère de l’Intégration Africaine et des Affaires Étrangères, a lancé officiellement la candidature à la présidence de la Banque africaine de développement (Bad) de Amadou Hott, ancien ministre de l’économie et du plan.
Par Idrissa NIASSY
Les élections à la présidence du groupe de la Banque africaine de développement (Bad) qui se tiendront le 29 mai 2025 à Abidjan, Côte d’Ivoire, seront cruciales pour l’Afrique, en particulier pour le Sénégal. En effet, le pays de la Téranga vient de porter, haut la main, la candidature d’Amadou Hott, ancien ministre de l’Économie, de la Coopération internationale et du Plan. Selon le ministre de l’Intégration Africaine et des Affaires Étrangères, Yacine Fall, qui a porté le soutien du gouvernement du Sénégal à la candidature de M. Hott, « cette candidature permettra de faire de l’Afrique un continent prospère, inclusif, résilient et intégré » comme nous l’invite la stratégie nationale de la Banque. « Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons réaliser les objectifs de notre chère institution, particulièrement autour de l’électrification, de l’alimentation, de l’industrialisation, de l’intégration et de l’amélioration de la qualité de vie des populations africaines, particulièrement les jeunes et les femmes », a-t-elle déclaré.
Pour le ministre de l’Intégration, l’idéal de Khartoum, qui fut à la base de la création de la Banque, « doit toujours nous guider face aux défis multiples, aigus que sont l’urgence climatique, la souveraineté alimentaire, les crises sanitaires, la consommation numérique, la problématique des jeunes ou encore l’autonomisation des femmes ». Cette candidature présentée par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, à la présidence de la Bad, dit-elle, est un choix mûrement réfléchi et motivé par le parcours exceptionnel et les compétences remarquables du ministère qui font que ce candidat idéal pour présider au destiné de la réciprocité d’une prestigieuse institution durant les prochaines années est une candidature très forte.
Le Ministère incarne parfaitement le leadership dont l’Arbat a besoin pour son prochain chapitre que nous allons vivre dans les prochains mois. C’est pourquoi, elle appelle toute l’Afrique à soutenir cette candidature.
Besoin de 3 000 milliards de dollars pour les engagements climatiques
Prenant la parole, le candidat Amadou Hott, fort de plus de 25 années d’expérience en politique économique, en finance de développement et en banque d’investissement, de faire de savoir que l’Afrique, en dehors des besoins de financement de 1 300 milliards de dollars par an pour atteindre les objectifs de développement durable d’ici 2030, a encore besoin de 3000 milliards de dollars supplémentaires durant la période pour pouvoir faire face à ses engagements climatiques. Dans le même temps, le continent noir dispose de forces considérables, avec 1,4 milliards d’habitants. « Ce qui est important, c’est qu’avant 2035, on aura 500 millions de jeunes âgés entre 15 et 35 ans. C’est la plus grande force de travail au monde. Nous avons également des ressources naturelles essentielles pour l’économie mondiale, mais également pour la transition énergétique », a-t-il expliqué.
Pour M. Hott dont le parcours s’est forgé entre les quatre continents, à travers des fonctions stratégiques de haut niveau en banque d’investissement, gestion de fonds souverains avec la création du Fonds 6 en 2013, sa vision pour transformer cette institution repose sur des actions concrètes et qui sont articulées autour de cinq axes stratégiques. « Premièrement, je mobiliserai massivement des ressources tout en préservant la notation triple A de notre institution. Deuxièmement, je dynamiserai le secteur privé en proposant l’établissement d’une vice-présidence dédiée au secteur privé qui va mobiliser des ressources et exécuter des opérations avec le secteur privé. Troisièmement, je renforcerai drastiquement la capacité d’exécution des projets financés par la Bad tout en multipliant les opérations transformatrices et à grande échelle. Quatrièmement, je moderniserai la banque. Et enfin le cinquième axe, je consoliderai les partenariats pour maximiser les ressources concessionnelles, encourager l’innovation et renforcer les échanges de meilleure pratique », a-t-il déclaré.
Ses priorités consistent à mettre en œuvre, avec dynamisme, la nouvelle stratégie décennale récemment validée par les gouverneurs de la Banque, deuxièmement, de créer un écosystème d’opportunités économiques inclusives pour la jeunesse et les femmes, tout en accélérant la transformation numérique de notre continent, de renforcer la résilience climatique et répondre à la fragilité.
Pour Abdourahmane Sarr, ministre de l’Économie, de la Coopération et du Plan, « la réussite de la candidature d’Amadou Hott est une exigence, parce qu’elle est une excellente candidature pour le continent ». « Elle est celle qui maîtrise les enjeux de développement de l’œuvre, notamment climatique, et celle d’une parfaite connaissance de la Bad, a-t-il conclu.