CLIMAT SOCIAL DÉLÉTÈRE AU SAMU : Le personnel passe à la vitesse supérieure
Après les 48 heures de grève décrétées la semaine dernière (09 et 10 mai), l’Intersyndicale Sames-Sutsas du Samu national a reçu un appel favorable des autorités pour aller à la table de négociations. Mais constatant « le manque de considération manifeste » de leur Directeur, le personnel a décidé de durcir le ton. Au même moment, And Gueusseum dit halte à la logique de pourrissement de la lutte.
Par Idrissa NIASSY
Au Sénégal, on tend vers une ébullition du front social. Après les grèves de l’Intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales du Sénégal (Istcts), du secteur primaire ; le Syndicat national des techniciens et travailleurs de l’agriculture du Sénégal (Synttas) ; l’Intersyndicale Samaes-Sutsas est passé à la vitesse supérieure. Il observe encore 48 heures de grève, un mot d’ordre qui sera de mise durant un mois, notamment les mercredis et jeudis de chaque semaine tout en respectant les urgences primaires.
« Durant cette période, aucune activité secondaire ne sera assurée dans les antennes ; notamment la recherche de places (Références/Contre-références), les consultations médicales de routine, les transports intra et inter-hospitaliers, les couvertures médicales ainsi que les activités à l’Aéroport Blaise Diagne de Diass », a fait savoir Dr Mohamed Traoré, médecin-urgentiste au Samu national, Secrétaire général de la Section Sames de ladite structure. Selon lui, si cette mesure a été prise, c’est parce que le directeur du Samu national n’accorde non seulement aucune considération aux travailleurs, mais ne ménage aucun effort pour améliorer leurs conditions de travail. A en croire Dr Traoré, le directeur refuse tout dialogue constructif et se lance dans un bras de fer « stérile » avec les membres de l’Intersyndicale Sames-Sutsas.
Alors qu’après son mot d’ordre de grève avec respect des urgences primaires les 09 et 10 mai passés, ils avaient
reçu l’appel des autorités pour venir à la table de négociation, la décision du Directeur est venue tout chambouler. L’Intersyndicale tient à rappeler aussi, que cette action n’est pas entreprise de gaieté de cœur, mais c’est comme «un ultime recours» pour attirer l’attention des autorités compétentes, en l’occurrence le ministre de la Santé et de l’Action Sociale, sur leurs conditions de travail devenues insoutenables. Pour cela, ils exigent des réponses immédiates à leurs doléances. « Le personnel soignant du Samu national, dont l’engagement envers la population n’est plus à démontrer, mérite un traitement respectueux et des conditions de travail décentes », a-t-il déclaré, tout en restant ouvert « au dialogue et à la négociation », dans l’espoir de trouver des solutions rapides et durables à cette crise. « En attendant, nous continuerons de défendre nos droits avec la plus grande détermination », a martelé Dr Mohamed Traoré.
Au même moment, à And Gueusseum, Mballo Dia Thiam et ses camarades disent halte à la logique de pourrissement de la lutte.
And Gueusseum s’insurge contre toute velléité d’annihiler le droit à la grève
L’Inter-coalition And Gueusseum, dans une déclaration dont copie nous est parvenue, s’adressant au ministre de l’Urbanisme, Moussa Balla Fofana qui avait demandé aux autorités locales de prendre leurs responsabilités pour l’instauration du service minimum, s’insurge contre toute velléité d’annihiler le droit à la grève par l’intimidation et par des réquisitions qui ne respectent aucune norme administrative agitée par ledit ministre en charge des Collectivités Territoriales. Il avait demandé aux responsables syndicaux de lui faire des propositions «soutenables» de sortie de crise, mais il prépare un bras de fer contre toute attente. Ainsi, And Gueusseum a profité de cette occasion pour engager le camarade Mbaye Sow, Secrétaire général du Sudtm et 1 er Vice-président de l’Asas, à faire face à tous « les usurpateurs éhontés de fonction et d’acquis sociaux par des gesticulations et des vociférations » menant directement les troupes à Canossa vers une débandade quasi certaine.
« N’ayant donné de chèque à blanc à qui que ce soit, dans une logique de syndicalisme de développement et de combat, And Gueusseum est ouverte à tout dialogue constructif dans des compromis dynamiques sans compromissions et rend le gouvernement responsable de tout éventuel réchauffement du climat social », a dit Mballo Dia Thiam.