Les députés Cheikh Mamadou Abiboulaye DIEYE dit Cheikh Bamba Dièye et Moustapha Guirassy ont cosigné une lettre pour démissionner de la commission ad hoc qui est chargée d’examiner la levée de l’immunité parlementaire de leur collègue Ousmane Sonko, le président du Pastef et opposant au régime de Macky Sall, sur qui des accusations de «viols avec menaces de mort» pèsent depuis début février. Ce, «avec effet immédiat». Dans leur lettre datée d’hier, samedi 20 février, les deux parlementaires estiment que la procédure enclenchée contre Sonko, si elle arrive à terme, va «remettre en cause un des piliers fondamentaux de l’Etat de droit : la séparation de pouvoirs et l’indépendance de l’Assemblée nationale».

«En effet, renchérissent-ils, le fonctionnement de la commission montre à suffisance que l’Assemblée nationale est entrain de renforcer et de consacrer son inféodation au pouvoir exécutif par le biais du parquet qui lui dicte la conduite à tenir». S’adressant au président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, Dièye et Guirassy déclarent : «vous avez refusé à la commission de jouer son rôle de « juge d’instruction du Parlement pour mieux l’éclairer dans la grave décision qu’elle est amenée à prendre».

Selon les députés démissionnaires, «la décision de levée de l’immunité parlementaire n’est pas banale». C’est d’ailleurs, selon eux, ce qui justifie le faite que le règlement intérieur de l’assemblée nationale ait donné des pouvoirs importants à la commission ad hoc pour mettre à sa disposition toutes les informations nécessaires pour lui permettre de prendre sa décision avec sérénité et en toute connaissance de cause ».  Mais, objectent-ils, le président de l’Assemblée a «décidé de ne pas mettre en œuvre les pouvoirs dont dispose la commission». Ce qui, de leur point de vue, «remet en cause fondamentalement sa souveraineté».