CONCOURS GENERAL 2024 – BASSIROU DIOMAYE FAYE : « Le Sénégal a besoin de scientifiques pour faire face aux défis du temps présent et à venir »
Présidant la cérémonie de remise des prix aux lauréats du Concours général 2024, le Chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye a plaidé pour une meilleure appropriation des sciences, des technologies et des mathématiques et du numérique. Aussi, invite-t-il « à repenser le système éducatif pour en faire un véritable levier de souveraineté nationale ».
Par Ousmane THIANE
Le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye s’alarme du faible taux d’élèves dans les séries scientifiques et techniques. « Notre pays a un besoin urgent de renforcer l’enseignement des sciences et des mathématiques afin d’accroître considérablement le nombre d’élèves dans les filières scientifiques. Cette année, nous avons eu moins de 17% de candidats au baccalauréat dans les séries scientifiques et techniques », constate-t-il pour s’en désoler.
Le Chef de l’Etat qui présidait, hier, la cérémonie de remise des prix aux lauréats du Concours général 2024, a alerté sur les conséquences et plaidé pour un changement de paradigme. «Cette régression des candidatures scientifiques au baccalauréat doit impérativement s’arrêter pour éviter d’hypothéquer nos ambitions légitimes de souveraineté alimentaire, pharmaceutique, numérique, technologique et même en matière de sécurité », a-t-il lancé.
Le locataire du Palais a souligné la nécessité pour le pays de disposer de suffisamment de scientifiques ; notamment dans un monde en pleine mutation. «Le Sénégal a besoin de scientifiques pour faire face aux défis du temps présent et à venir.
En réalité, le monde dans lequel nous vivons, en compétition avec d’autres pays et avec d’autres peuples, est un monde de connaissance particulièrement de la connaissance scientifique, technologique et numérique.
Aussi, la conquête des souverainetés auxquelles je vous invite passe nécessairement par la maîtrise des sciences, des mathématiques, des technologies et du numérique. C’est pourquoi j’invite les apprenants à redoubler d’efforts pour s’approprier les sciences, les technologies et les mathématiques. J’invite également les pédagogies à réfléchir sur les voies et moyens de faire de notre système éducatif un espace attractif d’apprentissage des sciences et des technologies, un espace qui forme des élèves créatifs dotés de capacités d’innovation », lance-t-il.
Le Chef de l’Etat est convaincu que « l’enseignement technologique et la formation professionnelle seront des leviers d’industrialisation, de valorisation des ressources, d’amélioration de l’employabilité des diplômés ». Il a exprimé sa volonté de « renforcer la carte nationale des établissements d’enseignement techniques et diversifier les offres de formation pour une éducation plus inclusive et de qualité ».
Par ailleurs, Bassirou Diomaye Faye a mis en exergue l’apport des langues nationales. « Mettre l’école au service de la souveraineté nationale, c’est aussi poursuivre l’intégration des langues nationales dans notre système éducatif.
Les expérimentations en cours dans le cadre du modèle harmonisé éducation bilingue au Sénégal seront capitalisées en vue de mettre ces langues au cœur du dispositif d’enseignement.
Par ailleurs, l’évaluation du système éducatif en cours permettra une mise en adéquation des programmes avec les réalités, les enjeux du moment et les besoins de l’économie nationale », indique-t-il.
Quid de l’éducation des enfants et des jeunes en situation de handicap ? Bassirou Diomaye Faye a rappelé que celle-ci reste « une priorité nationale ».
«L’Education est le rempart contre l’ignorance et les inégalités… »
Lors de son discours, le Chef de l’Etat a salué les performances des élèves lors du Concours général tout en soulignant l’importance de l’éducation. «L’éducation est le socle sur lequel repose toute société juste, équitable et prospère. Elle est le rempart contre l’ignorance et les inégalités et le levier de la transformation sociale, dit-il.
Nous devons donc garantir à chaque enfant qu’il soit en milieu urbain ou rural, les mêmes opportunités de réussite. Pour ce faire, nous travaillons au renforcement et à la modernisation des infrastructures scolaires mais également à la formation des enseignants et à l’amélioration des conditions d’exercice de leur noble métier avec des contenus pédagogiques pertinents et adaptés aux défis du 21e siècle ».
Pour le successeur de Macky Sall, « c’est à travers une éducation de qualité que nous formons des citoyens éclairés, conscients de leurs droits et de leurs devoirs et aptes à participer pleinement au développement de notre pays ».
Selon lui, le thème de cette année « Enjeux, défis et perspectives pour une école a service de la souveraineté » interroge la place fondamentale de l’école dans notre programme de développement et oblige « à repenser le système éducatif pour en faire
un véritable levier de notre souveraineté nationale ».
«Notre jeunesse dynamique et engagée a un rôle crucial à jouer dans cette perspective. Elle y parviendra grâce à un système éducatif qui intègre les valeurs africaines et surtout les langues nationales, un système qui aspire à être autonome, inclusif et de qualité en vue de parvenir à la société éducative que nous souhaitons ardemment.
Cette société éducative sera le fruit de la transformation systémique du Sénégal qui ellemême passera par le renouveau et le repositionnement stratégique de l’école dans les valeurs et les ambitions culturelles de notre société. Ce renouveau de l’école se fera entre autres par le développement du numérique à l’école avec l’impératif d’accentuer la digitalisation intégrale du système éducatif », explique-t-il.
Par ailleurs, le Président de la République a annoncé « un programme de recrutement d’enseignants » qui permettra « de combler les déficits actuels et d’éliminer les classes multigrades et double flux ainsi que les abris provisoires à l’horizon 2030 ». «
Les conditions pédagogiques et techniques seront améliorées en développant des filières d’apprentissage pratique pour répondre à des besoins spécifiques de main-d’œuvre de qualité », a-t-il poursuivi.
Cette année, Mamadou Sangharé, professeur de classe exceptionnelle, a été choisi comme parrain de la cérémonie de remise des prix aux lauréats du Concours général.
