CONSEIL CONSTITUTIONNEL : Une requête déposée pour constater la « démission tacite du président et la vacance du pouvoir »
Des mouvements et partis politiques ont déposé une requête devant le Conseil constitutionnel sollicitant «le constat de la démission tacite du Président de la République et le constat de la vacance du pouvoir présidentiel».
Par Ousmane THIANE
Trois partis et mouvements ont saisi le Conseil constitutionnel aux fins de « constater la démission tacite et la vacance du pouvoir du Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye au profit de son premier ministre ».
Il s’agit du mouvement « Sauvons la République/ Dogu samm sunum reew », le Parti Alliance démocratique pour une Afrique émergente /Joowléene (ADAE/J), le Mouvement culturel pour le salut du Sénégal. Les signataires Abdoulaye Mamadou Guissé, l’ancien commissaire de police Cheikhouna Cheikh Saadbou Keita et Diaraf Sow font état d’un « accaparement grave et dangereux des rôles du président de la République par son Premier ministre qui détient l’appareil politique qui a porté le Chef de l’Etat au pouvoir » qui, selon eux, « peut conduire à des conséquences irréparables et néfastes pour la République ».
« Effectivement, pour la première fois, nous avons un Premier ministre, en violation flagrante de la Constitution de la République du Sénégal, qui s’est donné illégalement et sans gêne les pleins pouvoirs dévolus au
Chef de l’Etat, resté impuissant devant cet état de fait. Qu’en recevant en cascades des ambassadeurs accrédités au Sénégal tels que les ambassadeurs de la Chine, de la France, du Maroc et en définissant les axes de la diplomatie sénégalaise et la politique extérieure de l’Etat du Sénégal, le Premier Ministre Ousmane Sonko, patron politique du Président de la République s’offre d’autres prérogatives que la Constitution du Sénégal ne lui donne pas, rappelant que notre charte fondamentale consacre lesdites prérogatives au seul Président de la République qui, conformément à l’article 46 de la Constitution accrédite les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires auprès des puissances étrangères et sont accrédités auprès de lui », ont-ils écrit.
Les requérants estiment « qu’aux termes de ces dispositions, il est clairement défini que c’est le Président de la République qui définit la politique extérieure de l’Etat et non son Premier Ministre, même s’il est son patron politique ».
Dans leur requête, ils ont également évoqué l’affaire relative à l’affectation polémique du général Souleymane Kandé à l’ambassade du Sénégal à New Delhi (Inde). « Pour toutes ces raisons, Monsieur le président du Conseil constitutionnel, nous sollicitons au Conseil de faire le constat de la démission tacite du Président de la République et le constat de la vacance du pouvoir présidentiel afin de prendre les mesures idoines afin de remettre notre chère République en marche, conformément aux textes définis par la Constitution et les textes législatifs », demandent-ils aux 7 Sages.