L’’espace Pénc 1.9 a été inauguré vendredi dernier sur l’île de Ngor. Un lieu
dédié à toutes les formes d’art dont l’inauguration présentait des oeuvres d’Abdoulaye Diallo, communément appelé «le berger de l’île de Ngor».
C’est au sein de sa propre maison située face à la mer à l’île de Ngor qu’Abdoulaye Diallo, artiste-peintre plasticien autodidacte, a souhaité inaugurer un espace culturel à la disposition de tous les arts: peinture, théâtre, photographie… Réelle œuvre d’art à elle seule, des mosaïques recouvrant les escaliers à l’ornement des portes, elle abrite désormais une bonne parti de l’ensemble de ses œuvres, 200 à ce jour. En fin d’année, cela fera dix ans qu’Abdoulaye Diallo s’est mis à la peinture. L’événement qui s’est tenu en deux phases avec une visite de l’ambassadeur d’Allemagne à Dakar, le matin, puis le vernissage, l’après-midi, s’est clôturé par une visite guidée de l’artiste.
Il nous accueille au rez-de-chaussée, posant devant l’une de ses œuvres réalisées à l’occasion des précédentes présidentielles pour l’atelier «élections zéro dégâts» auquel il avait été invité par le professeur Ousmane Sène. Engagé, il réalise de nombreux
tableaux faisant référence au monde de la technologie et des robots. Lorsque l’on interroge cet ingénieur de formation sur ses choix de thèmes, il explique : «j’ai toujours été intéressé par les évolutions technologiques et j’ai constaté qu’aucun homme ne peut se configurer pour suivre l’évolution du changement». Autodidacte et précurseur, c’est en observant la trajectoire que prenait l’humanité qu’il peint en 2018 une œuvre qu’il intitule «Les Confinés», sans savoir que quelques années plus tard, une pandémie mondiale frapperait le monde. Pour lui, l’Homme doit en profiter pour tirer des conclusions.
«Un espace de et en gestation pour revisiter nos humanités»
Abdoulaye Diallo entend bien faire de Pénc 1.9 un espace qui ne servira pas seulement à stocker des œuvres et à contempler l’art ; mais bien un lieu symbolique, un lieu de rencontre dédié à la réflexion, pour «repenser les pensées» et s’interroger sur l’avenir. Il souhaite mettre cet espace à disposition de tous les artistes pour des résidences: «ensemble, femmes et hommes de culture, nous réfléchirons sur les sujets de notre temps et les réponses collectives que nous pourrions apporter aux questions qu’ils soulèvent» a-t-il fait savoir. Pour lui, l’art, la culture ou encore la science, doivent jeter une lumière sur ce qui tend à obscurcir notre humanité. Ce qui est, selon lui, une nécessité actuelle.
