DELIT D’OFFENSE : Un glissement dangereux
Par Ibrahima DIOP
Bah Diakhaté, l’activiste républicain, arrêté lundi dernier est accusé, entre autres, du délit d’offense à une personne « exerçant tout ou partie des prérogatives du Président de la République », prévu à l’alinéa 2 de l’article 254 du Code pénal sénégalais. Ces accusations font suite à la sortie de M Diakhaté contre le président du parti politique Pastef, en l’occurrence le Premier Ministre. Chargé de coordonner l’action gouvernementale, le Premier Ministre n’exerce pas des fonctions dévolues au Chef de l’Etat. Il est nommé par le Président de la République pour coordonner l’action du gouvernement.
Cette loi ne devrait pas s’appliquer à lui ; par contre, elle pourrait être applicable au président de l’Assemblée nationale qui pourrait être amené à assurer l’intérim en cas d’empêchement du Chef suprême des armées. De même, si Ousmane Sonko était vice-présidente, il aurait pu en bénéficier. Mais, dans le contexte actuel, tel n’est pas le cas.
L’accusation offense à « une personne exerçant tout, ou partie des prérogatives du Président de la république », appliquée dans ce contexte, serait un précédent dangereux pour le Sénégal. Ousmane Sonko est le Premier Ministre nommé par le Chef de l’Etat. Donc, lui attribuer cette protection serait mal venue et ne pourrait s’expliquer.
Par ailleurs, rien dans les déclarations de Bah Diakhaté ne permet de dire qu’il a offensé Ousmane Sonko. Il n’a fait que relater des faits par rapport à ses actions politiques qui offrent une tribune à ces lobbies gays comme Jean Luc Mélenchon ou encore le maire du Havre, leur permettant ainsi de faire la propagande de cette pratique en terre sénégalaise.