DESIGNE FACILITATEUR DANS LA CRISE CEDEAO-AES : Les défis qui attendent le Président Diomaye
Le Président de la République du Sénégal Bassirou Diomaye Faye et Faure Gnassingbé, Président du Togo sont désignés facilitateurs dans la crise Cedeao et AES (Alliance des Etats du Sahel). Un premier défi que le Chef de l’Etat sénégalais va devoir relever en tenant compte du contexte.
Par Dieynaba TANDIANG
Le Chef de l’Etat sénégalais va ainsi porter sa première mission pour le compte de l’organisation sous-régionale la Cedeao. Invité hier par nos confrères de Tfm dans Soir d’Info, le Pr Bakari Sambe, enseignant chercheur au Centre d’étude des religions rappelle que le Sénégal joue un rôle important comme pays pivot dans la sousrégion à côté de la Côte d’Ivoire. « Le fait que le Président Bassirou Diomaye Faye ait été désigné pour mener une médiation avec les pays de l’AES, est une bonne chose et cela montre que le Sénégal a été prédisposé à cela, mais aussi, le Président l’a montré lors de sa prise de fonction, ses visites à Bamako et au Burkina Faso. Donc il y avait une longueur d’avance pour dire que le Sénégal a un rôle à jouer », déclare-t-il.
Selon l’enseignant chercheur, c’est au regard du rôle important que notre pays a toujours joué au sein de l’ensemble sous-régional comme membre fondateur, mais aussi concerné de plus près étant un voisin immédiat du Mali qui est un de ses partenaires économiques les plus importants, que Diomaye Faye a été désigné pour jouer ce rôle de médiation.
Le Pr Bakary Sambe a aussi évoqué la réputation du Sénégal « qui a toujours incarné une diplomatie de bon voisinage, un pays de grande diplomatie ». « Mais aussi, Bassirou Diomaye Faye, au regard de sa légitimité, il incarne l’espoir de toute une jeunesse africaine qui conteste la Cedeao. Mettre sa voix au service de ces retrouvailles au niveau régional qui vont être très difficiles, cela montre qu’il y a le Sénégal avec son crédit diplomatique mais aussi l’homme avec ce qu’il incarne », ajoute-t-il.
Pour lui, il y a un concours de circonstances qui font qu’il est dans le bon rôle. « Et je pense que le Président Bassirou Diomaye Faye pourra jouer ce rôle », affirme M. Sambe.
Ça ne sera pas une médiation facile
Malgré le fait que le Président sénégalais soit la personnalité la mieux indiqué pour faire le link entre la Cedeao et les putschistes, le Pr Bakary Sambe signale que ça ne sera pas une médiation facile. « Quand on entend les discours du côté de l’AES, on entend des mots qui reviennent comme « irréversible », comme a dit le président malien, mais aussi au niveau du discours que le président Burkinabé a tenu à Niamey et celui du Niger.
Mais, il y a quelque chose qu’il faut garder présent à l’esprit et c’est cela qui va montrer que la région est capable de s’en sortir malgré toutes les difficultés qu’il y aura ». d’après l’enseignant chercheur, ces régimes, quelle que soit la durée qu’ils seront là, ce sont des parenthèses dans l’histoire des relations entre les Nations qui composent notre sous-région. « Ça ne sera pas immédiat mais, il ne faut pas perdre de vue qu’il y a d’autres fenêtres. Le Président Bassirou Diomaye Faye avait dit que même si certaines portes sont fermées, il y a des fenêtres du dialogue qui seront toujours ouvertes », a-t-il laissé entendre, avant de rappeler qu’avec ces pays « nous sommes encore dans des cadres régionaux comme l’Uemoa, les accords de Lomé…».
« Je pense qu’il ne manque pas d’opportunités, il ne manque pas de chance de se retrouver et de discuter parce que l’évolution de la région vers l’émergence ne peut pas se faire si l’on se fragmente. Nous allons vers un risque mais, il va falloir beaucoup de diplomatie. Le pire des scénarios c’est de dire tout de suite qu’il y aura une rupture. Il ne peut y avoir de rupture », dit-il.
Selon Bakary Sambe, pour éviter cette rupture, il va falloir faire un travail de recrédibilisassions du discours de la Cedeao , avec des réformes claires pour que cette Cedeao soit conforme aux exigence de nouvelle génération et du contexte politico sécuritaire actuel.