KAOLACK : La mairie secouée par une présumée histoire d’« arnaque » foncière
La mairie de Kaolack serait secouée par une histoire « D’arnaque foncière ». Derrière cette affaire, deux
femmes sont citées dont Ndiouck Mbaye, présidente régionale du groupement de promotion des femmes à Kaolack. Cette dernière, interpellée par Lii quotidien, nie en bloc les accusations.
Par Diaba TANDIA
La mairie de Kaolack est secouée par une affaire de présumée « arnaque foncière », révèle une source proche de ladite municipalité. Selon la même source, c’est un groupe de femmes dirigé par un membre du bureau du Conseil Économique et Social, qui serait derrière cette affaire. En effet explique la source, « Ndiouck Mbaye présidente du groupement des femmes et une des présidentes du mouvement Rahma, Thiama Omar Tall, membres de l’Apr », serait les têtes de file de cette bande.
« Ces dernières auraient morcelé ‘’la Case des Femmes ‘’ en cantines et vendu une propriété exclusive de la Commune de Kaolack. Ces actions auraient été découvertes par la Dscos qui a interrompu les travaux
avant l’intervention de la mairie, car dans leur vente ‘’illégale’’, il y a eu un débordement sur le trottoir. C’est d’ailleurs l’intervention de la Dscos qui a interpellé l’équipe communale », renseigne la source de Lii
quotidien.
Toujours d’après la source, « ces femmes prétendent être propriétaires de la supposée « case de la femme », en affirmant que le titre de propriété aurait été brûlé lors d’un incendie. Cependant, estime la source, « un bien communal ne peut être offert individuellement par un Maire, mais plutôt attribué par le conseil municipal, à travers une délibération approuvée en double instance par le Préfet ». « Toutes ces délibérations serait disponibles au niveau des archives municipales avec des doubles au niveau de la préfecture et une inscription au bureau de la conservation foncière », souligne notre source qui soutient que ce titre de propriété « a toujours été et reste exclusivement la propriété de la mairie de
Kaolack ».
Ainsi, l’équipe municipale, consciente de son rôle de sauvegarde des intérêts communautaires, « ne saurait tolérer pareils agissements et a décidé souverainement de prendre toutes les dispositions pour protéger ce patrimoine communal ».
Adja Ndiouck Mbaye nie en bloc ces accusations
Joint au téléphone par Lii quotidien, Adja Ndiouck Mbaye, une des femmes citées dans cette affaire, nie en bloc ces allégations. « Ce sont des mensonges. La case foyer dont on parle a été attribuée à la fédération des groupements de promotion féminine par Abdoulaye Diack en tant que président du Conseil Municipale. C’était au temps de la région du Sine-Saloum. C’est Ndioro Ndiaye qui a posé la première pierre et Aminata Mbengue Ndiaye qui a inauguré le bâtiment. La Case était en état de vétusté et nous avons demandé partout à ce qu’elle soit restaurée en vain. Depuis 1980 tous les maires nous ont trouvé ici. Mais cette équipe municipale a décidé de nous la retirer parce que nous ne sommes pas du même camp politique », déplore Ndiouk Mbaye la présidente régionale du groupement de promotion féminine.
A en croire la dame, le groupement, pour défaut de soutien a décidé de construire des cantines sur la surface de la case. « Et c’est là que les autorités municipales leur ont sommées de ne pas vendre les
cantines car le foncier est une propriété de la mairie alors que c’est une structure qui avait aidé à construire moyennant 50 000 F Cfa par membre. Avant d’être membre il faut 22 000 groupements, adhérer à la case moyennant 8000 F Cfa et 16000 pour le magasin », explique Ndiouck Mbaye. D’après elle c’est deux grands magasins qu’elles ont transformés en six. Mais, dit-elle « Serigne Mboup a décidé de nous prendre ces terres ».
Concernant l’intervention de la Descos, Mme Mbaye précise que le commandant lui a aurait confié qu’elles ont été dénoncées par la mairie qui les accusait d’avoir pris une partie du trottoir. « On a alors libéré l’emprise du trottoir. Concernant la Descos, elle a fait la main levée pour qu’on continue les travaux », confie la présidente de la confédération des groupements de promotion féminine. Quant au groupement de promotion des femmes, dit-elle : « nous avons perdu le papier de délibération dans un incendie mais nous avons le plan cadastral ainsi qu’une autorisation de construction délivré par l’urbanisme. Je ne pense pas qu’ils nous auraient autorisé à construire si c’était une occupation illégale ».
« Au moment où on sensibilise sur les violences faites aux femmes, au moment où on lutte pour l’accès des femmes au foncier, le maire se permet de nous opposer un rapport de force pour nous enlever nos magasins », déplore-t-elle.