ACCUSEE DE «MALVERSATION» PAR LE SNTPT : La Direction de La Poste reconnait les 57 milliards F Cfa de dettes mais nie les 42 postes au rang de directeur
La Direction de la société nationale La Poste, à travers sa cellule de communication, a tenu hier une conférence de presse pour apporter une réplique au Syndicat national des travailleurs de la poste et des télécommunications (Sntpt) qui l’accuse de «malversations».
Par Dienka NIASSY
En conférence de presse hier à son siège, la Direction générale de La Poste a reconnu les 57 milliards F Cfa que lui doit l’État du Sénégal, dont 37 milliards F Cfa au titre des paiements de Bourses de sécurité familiale et 20 milliards F Cfa sur la rémunération du service public. D’où l’initiative des partenaires sociaux en discussion avec le cabinet présidentiel pour essayer de décanter la situation.
Par rapport aux 42 postes au rang de directeur dénoncés par les syndicalistes, la cellule de communication balaie d’un revers de main. «C’est totalement faux. Il n’y a que 27 postes au rang de directeur et 7 Conseillers techniques», a rétorqué El Hadj Al Mareim Faye, membre de la cellule de communication de la Direction générale de La Poste et porte-parole du jour.
Selon lui, ces décisions ont été actées par les directeurs précédents. «Il y a eu un nouvel organigramme qui a été impulsé par le Plan stratégique de développement que la Direction générale a élaboré d’un commun accord avec le ministère de tutelle, celui du Plan et des Finances et des partenaires sociaux internes de La Poste.
Donc, il ne devait pas y avoir de dénonciation de la part de qui que ce soit», a-t-il martelé. Avant d’ajouter : «Il nous faut une restructuration et nous adapter aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, mais aussi à l’organigramme moderne des entreprises».
Parlant des arriérées de salaire au niveau de la boîte, M. Faye de préciser : «Jamais en plus de dix ans, un postier n’a eu un mois de salaire non payé. Et jamais un postier n’a reçu une avance qui lui est due durant toute cette période dans tous les bureaux de Poste du Sénégal». Ce dernier a révélé aussi que la cellule de communication est l’une des rares organisations à faire l’objet d’un retour sur budget à hauteur de plus de 70 millions F Cfa, dans le budget précédent.
Paradoxe
Ce qui est paradoxal dans tout cela, c’est comment un agent de l’administration publique qui travaille au ministère du Commerce comme Conseiller technique peut cumulativement être nommé responsable de la communication et des relations publiques de La Poste, même si ce dernier du nom de Marc Dasylva, affirme détenir un contrat de prestation dans la boîte. «Je suis payé à la tâche», a-t-il affirmé.
«On m’a pris à La Poste grâce à mes compétences et rien d’autre», précise M. Dasylva, avant d’appeler tous les agents de l’entreprise au travail. «Cette poste vit un contexte difficile et particulier. Il faut que tout le monde revienne dans un esprit normal et cesse toutes ces querelles qui risquent d’affecter davantage La Poste», lance-t-il.
Pour lui, la seule mesure à prendre, c’est de les inciter au travail. «La Poste a besoin d’avancer. Il faut que nous réunissions toutes nos forces dans le travail pour sortir l’entreprise de cette léthargie», a conclu M. Dasylva.