Aujourd’hui, on voit que les jeunes ont tendance à investir le métier de technicien de surface. Selon vous, qu’est-ce qui explique cet engouement ?

L’engouement populaire que vous avez vu autour de ce métier est tout simplement le résultat de la valorisation du métier. C’est le résultat du travail qui a été fait par nous, les précurseurs, puisque ce n’était pas évident d’être des «boy town» et travailler dans un secteur pareil. Tout a commencé avec l’avènement de l’ancien maire de Dakar Mamadou Diop, qui fut pour nous un mentor. Il nous a inculqués cette façon de travailler. Il faut aussi noter le rôle joué par le nouveau coordonnateur, Mass Thiam, qui, depuis janvier 2020, a instauré une nouvelle approche et une nouvelle démarche axées sur l’inclusion et la participation. Il a misé sur le capital humain, notamment en octroyant aux travailleurs des avantages qu’ils n’avaient pas avant. Nous sommes aujourd’hui plus de 3000 agents sur l’étendue de la région de Dakar, sans compter les capitales régionales. Et parmi ces agents, figurent divers profils dont des étudiants. En tant que précurseur, comme j’ai tendance à le dire, notre devoir consiste à inculquer une nouvelle façon de travailler dans ce secteur ; car il n’y a pas de sot métier, il n’y a que de sots hommes. Et c’est aujourd’hui notre manière de contribuer à l’édifice national.

Comment trouvez-vous les conditions de travail des agents du nettoiement ?

Présentement, on ne se plaint pas. Depuis l’avènement du nouveau coordonnateur, Dakar a changé de visage. Les techniciens de surface sont convenablement équipés. Déjà, avec la covid-19, on a renforcé les équipements de protection du fait qu’ils se trouvent en contact permanent avec les odeurs pestilentielles et autres vecteurs de germes. Tout récemment, vous avez vu les nouveaux points de regroupement normalisés dans la capitale avec un lot important de mobiliers urbains mis à la disposition des agents et de la population, sans compter les initiatives comme «Allô déchets» ou encore «Allô gravats» qui sont des projets que le nouveau coordonnateur a mis en place. Cela, pour que les populations aujourd’hui nous appuient dans l’exercice de nos fonctions.

Qu’en est-il du traitement salarial des agents ?

On ne se plaint pas. Récemment, le nouveau coordonnateur a eu à valoriser même les salaires des volontaires appelés «volontaires de la propreté» et des journaliers. Leurs salaires sont passés de 2 500 Fcfa par jour à 3 300 Fcfa jour. Et presque 2600 agents sont concernés. Cela, sans compter les primes de lait mensuelles qui sont évaluées à 17 500 Fcfa par mois, pour chaque agent. Une situation qui a quand même boosté les travailleurs…

Trouvez la suite de l’entretien dans Lii Quotidien, édition du samedi 27 février 2021