Par Salif Sow
Après le Sénégal, qui a fait une émission d’eurobonds ayant permis de récolter 450 milliards de dollars en juin dernier, le Mali a lui aussi, le 21 août, émis un Bons et Obligations assimilables du Trésor sur le marché de l’Uemoa (BAT et OAT).
Mais, le pays a connu une douche froide avec un taux historiquement bas de montant mobilisé. En effet, selon Sikafinance, Bamako a raté son objectif de lever 25 milliards F Cfa. Car, uniquement 8 milliards F Cfa ont été mobilisés par le gouvernement du colonel Goïta. Ce qui est largement en deçà des attentes de départ.
La crise économique a atteint un pic qui commence à sérieusement préoccuper les partenaires techniques et financiers et les investisseurs étrangers qui évitent soigneusement le pays. Le Mali ne parviendra plus bientôt à honorer ses engagements internationaux, notamment vis-à-vis de ses créanciers. Selon le FMI, la dette publique est projetée à 57,4% du PIB en 2024 et devrait culminer à 57,7% du PIB en 2025. La hausse sur le court terme de la dette publique malienne résulterait principalement d’une accumulation importante d’arriérés intérieurs envers les fournisseurs.
Aussi, le choix radical de la junte de se couper de ses partenaires occidentaux et de s’aligner sur les positions russes dont l’économie empêtrée dans la guerre avec l’Ukraine n’est guère florissante ne fait qu’accentuer la descente aux enfers.
Outre la crise démocratique, la mauvaise santé de l’économie ne cesse de pousser dos au mur les autorités de la Transition.