PRESSE SENEGALAISE : C’est parti pour l’assainissement
Après plus d’un an d’élaboration et un long examen des 166 dossiers envoyés à ce jour, 138 en présentiel et 28 via le site internet cartepresse.sn, 37 cartes nationales de presse ont été éditées et remises hier au siège du Ministère de la Culture et de la Communication, contre 52 annoncées au départ. Le ministre, Abdoulaye Diop, informe que les dossiers de journalistes issus de formations reconnues par l’état avaient été examinées en premier lieu. Il ajoute qu’une deuxième session au cours de laquelle 84 nouveaux dossiers seront examinés pour un passage à la phase opérationnelle sera organisée au 15 juin.
Après le mot du ministre, El Hadj Mansour de l’agence Baatine prend la parole afin d’éclaircir quelques points concernant la sécurisation des données sur la future carte nationale de presse. C’est à cette entreprise sénégalaise de sécurisation de supports que la Commission de la Carte Nationale de Presse (Ccnp) a fait appel afin d’assurer la pertinence des enjeux portés par cette dernière, avec des accès contrôlés et des serveurs sécurisés via l’Autorité de Régulation des Communications et des Postes (Artp) et la Commission de Protection des Données Personnelles (Cdp).
Derrière cette carte, toute une ingénierie : un support laminé avec un hologramme ainsi qu’un QR code que seuls les scanners fournis par Baatine Agency pourront lire pour en révéler les informations cryptées. Cette technologie devrait également permettre d’émettre des accréditations encodées via la plateforme dédiée avec une application permettant de les scanner disponible sur iOS et Android.
Enfin, M. Mansour a rappelé la procédure à suivre pour faire une demande de carte nationale de presse pour tout journaliste qui le souhaiterait ainsi que la possibilité de signer électroniquement directement la demande sur le site cartepresse.sn, plateforme sécurisée et conforme.
Une fois la présentation terminée, le ministre Abdoulaye Diop a remis en mains propres les premières cartes de presse à quelques uns des 37 premiers journalistes à en disposer. Un moment symbolique pour ces quelques privilégiés.
Un moyen de reconnaissance sociale pour les journalistes
Au-delà de l’assainissement du secteur de la presse visé par cette réforme, l’objectif de la mise en place de cette carte nationale de presse est de donner plus de valeur aux professions de journaliste et de technicien des médias.
Dernier à prendre la parole, le président de la Ccnp précise que désormais, elle sera le seul document officiel permettant d’être reconnu en qualité de journaliste et qu’à partir d’une certaine date, elle sera systématiquement demandée pour accéder à certains événements de presse sur l’ensemble du territoire national.
Il réaffirme la totale indépendance de la Commission qui applique toutes les recommandations conformes à la loi et dont l’objectif premier est d’assainir le secteur de la presse au Sénégal. « On ne peut plus accepter que dans un tel secteur, n’importe qui puisse venir et dire « je suis journaliste ». Et de conclure « Nous allons certainement faire face à un certain nombre de problèmes dans la mise en place de ce dispositif, mais c’est comme ça quand on instaure une réforme. Et à ce rythme là, nous allons vraiment pouvoir atteindre un assainissement efficace du secteur de la presse».
Parmi les avantages dont pourront bénéficier les détenteurs de cette carte figurent l’accès à la formation continue ainsi qu’à des sessions de renforcement des capacités au Sénégal et à l’étranger. A également été évoquée de nouveau la mise en place du Fonds d’appui et de développement de la Presse (Fadp)
Les prochaines étapes restent l’examen des prochains dossiers au fur et à mesure des dépôts, le tout régi par le Code de la Presse qui donne à la Commission jusqu’à 3 mois pour apporter une réponse à chaque demande.