PRÉVUE À 1 MILLION DE MÉNAGES : L’extension du Rnu passe à 1 million 37 mille 742 ménages en mai 2024
Le gouvernement du Sénégal a fait de la protection sociale et de la lutte contre les inégalités une priorité dans la définition des politiques économiques et sociales. Pour ce faire et pour se préparer au futur choc, il a été prévu l’extension de la base de données du Rnu à 1 million de ménages, ce qui est dépassé d’ailleurs.
Par Idrissa NIASSY
Telle une prouesse ! L’extension du Registre national unique (Rnu) qui était prévu à 1 million de ménages afin de faire face au futur choc, a connu une nette hausse. Elle est passée de 1 million de ménages à 1 million 37 mille 742 ménages inscrits sur le Registre national unique en mai 2024, ce qui n’est pas négligeable. Parce que, si la base de données qui était de 541 mille 192 ménages en 2021, a atteint aujourd’hui plus des 1 million de ménages prévus, c’est un travail à saluer. Tout cela est fait avec l’appui de l’Ansd et de la Banque mondiale, où une carte de vulnérabilité a été produite, permettant la répartition équitable, à l’échelle nationale, des quotas d’extension du Rnu. En effet, ce processus de mise à jour et d’extension du Registre national unique à 1 million de ménages a démarré depuis septembre 2023.
Selon Aminata Sow, Déléguée générale à la protection sociale et à la solidarité nationale, étant dans un monde où il y a une récurrente de chocs, «donc nous préparer à l’intervention, en protection sociale, nécessite une réactivité». «Il nous faut avoir une base de données fiable pour nous permettre en cas de choc d’aller directement accompagner les ménages qui en sont victimes», a-t-elle déclaré.
Pour elle, cette extension permet d’aller non seulement sur une base de données qui contient des ménages pauvres, mais à une base de données qui enrôle les ménages vulnérables. Elle présidait hier la cérémonie d’ouverture de l’atelier de partage avec les Réseau des journalistes et celui des élus en protection sociale sous l’égide de la Délégation générale à la protection sociale et à la solidarité nationale (Dgpsn), dans le cadre de la communication extension du Rnu. «Nous avons besoin de toute cette base de données pour se préparer à un choc. Parce que, s’il y a un choc, cela ne touche pas que les ménages pauvres, mais c’est eux qui ressentent le plus le choc. L’exemple de la Covid19 est patent», insiste-t-elle.
Toutefois, la Dgpsn compte sur le Réseau des journalistes en protection sociale et sur celui des élus pour vulgariser ce processus. «Comme ils sont proche des populations en matière de politique publique et que ce sont les journalistes qui relaient l’information, nous avons trouvé pertinent de mettre en place ces Réseaux qui accompagnent la politique de protection sociale pour qu’on puisse avoir une démarche beaucoup plus performante dans ce nous faisons », explique Mme Sow. Selon elle, la mise ne place du Rnu découle de la volonté de mettre en place une base dynamique.
Magnifiant ce processus, Amadou Kanouté, Directeur exécutif de Cicodev Afrique, de faire savoir que le fait de passer de 500 mille ménages à 1 million de ménages, est «un indicateur clair et très précis qui dénote une progression qu’il faudra poursuivre» pour le développement économique et social du pays.
Pour lui, «aucune politique publique n’est durable s’il n’y a pas un processus d’appropriation par les populations pour lesquelles ces politiques ont été élaborées, formulées, et mises en œuvre». C’est pourquoi, dit-il, «l’extension du Rnu est venue à son heure». «Plus qu’on grandit, plus on posera des problèmes par rapport à tout ce qui est prévu et expliqué aujourd’hui notamment le processus de ciblage tant au niveau géographique et territorial qu’au niveau des communautés, la collecte les données, tout cela va devenir problématique parce que cela va bien avec le développement et la croissance », ajoute-t-il.
M. Kanouté a fait part, par ailleurs, que le fait que les journalistes puissent informer sur tout ce processus, permet de rendre cela plus accessible aux populations. «Ce processus d’appropriation des journalistes figure au premier rang. Parce que, nous avons toujours souhaité plus de transparence, plus de redevabilité, ce que la Dgpsn est en train de mettre en place», note-t-il.
La Représentante de la Banque mondiale, Stéphanie Bedouin, dans sa prise de parole, a indiqué que le renforcement du système de protection social dont le Rnu est un pilier essentiel pour le développement d’un pays. Selon elle, le Registre national institutionnalisé par décret depuis 2021, compte actuellement 550 000 ménages, soit 30 % des ménages du Sénégal. «Avec tous les problèmes connus au Sénégal, il est important d’avoir une harmonisation des stratégies de ciblage», a-t-elle déclaré. Pour Mme Stéphanie, le travail d’extension du registre qui a commencé depuis l’année dernière, permettra le démarrage des enquêtes pour avoir les données sur les ménages qui seront sélectionnés. «Ce travail va s’achever en 2024», annonce-t-elle.
L’autre bonne nouvelle de la rencontre, provient de Massaer Dia, président du Réseau des journalistes en protection social qui a annoncé à toute l’assistance que le Réseau a reçu son récépissé, ce qui montre que le vrai travail de ces hommes de médias va bientôt commencer.