Les acteurs communautaires jouent un rôle primordial dans le système de santé du Sénégal. Ils sensibilisent, informent les populations pour améliorer leur santé et leur bien-être, d’où la nécessité de professionnaliser ce corps.
Par Idrissa NIASSY
Depuis des décennies, les acteurs communautaires jouent un rôle central et vital dans le système de santé de notre pays. Ils représentent 50 % des ressources humaines du ministère de la Santé et de l’Action sociale, œuvrant sans relâche pour améliorer la santé et le bien-être de nos populations, souvent dans les conditions les plus précaires.
Pourtant, malgré leur importance, ces acteurs sont confrontés à des systèmes de motivation fragiles et à un manque criant de professionnalisation de leurs carrières. Cette situation est d’autant plus préoccupante qu’elle compromet la qualité et la durabilité des soins fournis à la population, en particulier dans les zones les plus vulnérables. C’est pourquoi, le président du Réseau des organisations communautaires de base, des acteurs de santé (Rocbacs), El Hadji Baytir Samba, a plaidé hier pour la professionnalisation de ce corps.
« Si nous voulons bâtir un système de santé robuste et résilient, capable de faire face aux défis sanitaires actuels et futurs, il est impératif de renforcer le rôle des acteurs communautaires », a-t-il déclaré lors d’un point de presse tenu à Dakar. « Cela passe par une meilleure reconnaissance de leur travail, l’amélioration de leurs conditions de travail, la mise en place de systèmes de motivation justes et équitables, etsurtout, par la professionnalisation de leurs carrières » ajoute-t-il.
Pour ce dernier, le renforcement du système communautaire ne doit plus être une option, mais « une priorité ». Car, précise-t-il, « ces femmes et ces hommes, qui sont souvent à la première ligne de défense face aux crises sanitaires, méritent d’avoir accès à des formations continues, à des outils adaptés et à des perspectives d’évolution professionnelle claires».
Selon lui, pour la reconnaissance de la profession, « il en va de la santé de nos communautés, de la réduction des inégalités en matière de soins, et de l’atteinte de nos objectifs de santé publique». C’est pourquoi, il appelle, les autorités étatiques, sanitaires, la société civile et tous les acteurs de la santé, à unir leurs efforts pour garantir que «nos acteurs communautaires, qui sont au cœur de notre système de santé, soient soutenus, encouragés, et valorisés à la hauteur de leur contribution inestimable ». Car, la santé de nos populations en dépend.