Au moins 30 personnes sont décédées de différentes formes de la peste en Ituri au cours des douze derniers mois. Au total, plus de 500 cas ont été recensés dans la même période, selon le ministre provincial de la Santé qui indique que la plupart des cas sont de la peste bubonique. Des cas de peste pulmonaire sont également signalés. Les territoires de Djugu, Mahagi et Aru sont concernés.

Selon le ministre provincial de la Santé, le docteur Patrick Karamura, des cas ont été signalés dans 8 zones de santé mais surtout à Biringi, dans le territoire d’Aru. C’est un ancien foyer de la maladie qui s’est réactivé particulièrement sur un rayon de 70 kilomètres environ.

Les équipes médicales locales utilisent des motos pour la recherche active des cas, des opérations délicates dans ces zones éloignées du chef-lieu du territoire. Mais leurs interventions connaissent plusieurs difficultés.

Des agents de la riposte sanitaire manquent parfois de tenues de protection alors qu’ils sont chargés d’assurer l’isolement des malades, la désinfection des habitations et les enterrements sécurisés.

Le ministre signale également des difficultés d’analyse : des échantillons prélevés se détériorent avant même leur arrivée au laboratoire en raison notamment de problèmes de conservation pendant le transport.

Aujourd’hui, l’une des craintes est la propagation à plus grande échelle de la maladie. En effet, plus de 10 000 réfugiés sud-soudanais vivent à proximité de la zone de santé de Biringi. Le risque de voir la maladie toucher le Sud-Soudan n’est pas à exclure, alerte le ministre provincial de la Santé.

Autre sujet de préoccupation : les déplacements massifs des populations en provenance particulièrement du territoire de Djugu, en proie à des violences armées. L’Institut national de Recherche biomédicale (INRB) dit être au courant de la situation et promet de dépêcher dans la zone des experts en provenance de Kinshasa.

Avec Rfi