RÉFORME DU SECTEUR PHARMACEUTIQUE : Pour un meilleur accès aux médicaments et vaccins
Le Sénégal a procédé, en avril 2024, à l’évaluation formelle de son système de réglementation du secteur pharmaceutique, avec le soutien technique et financier de l’Organisation mondiale de la Santé (Oms). Le pays devient ainsi le premier état francophone de la Région africaine à avoir effectué cet exercice.
Par Idrissa NIASSY
La pandémie de la Covid-19 a mis en évidence l’urgence de réformer le secteur pharmaceutique national. En effet, elle a exacerbé les défis auxquels le Sénégal faisait face dans ce domaine, notamment, une gouvernance fragmentée, des réglementations inadaptées et des rôles mal définis. Face à cette situation, le Sénégal, soutenu essentiellement par l’Oms, s’est engagé dans la réforme de sa réglementation, avec la création de l’Agence sénégalaise de réglementation pharmaceutique (Arp) en 2022.
Cette structure de coordination et de gouvernance a permis une amélioration significative de la gestion du secteur pharmaceutique et un renforcement de son système réglementaire. «L’établissement de l’Arp a été une étape essentielle dans notre engagement à améliorer l’accès aux médicaments et aux vaccins de qualité pour tous les sénégalais », a indiqué Dre Oumou Khalsoum Ndiaye, Directrice de l’Arp. Le pays avait procédé, en avril 2024, à l’évaluation formelle de son système de réglementation du secteur pharmaceutique, avec le soutien technique et financier de l’Organisation mondiale de la Santé.
Il devient ainsi le premier état francophone de la Région africaine à avoir effectué cet exercice. Toutefois, les résultats officiels de cette évaluation sont attendus dans les semaines à venir, selon un communiqué qui est parvenu. Par cette évaluation, le Sénégal s’engage sur la voie de l’amélioration de son système de réglementation pharmaceutique, en alignant les pratiques nationales sur les normes internationales les plus élevées, consolidant ainsi sa capacité à garantir la qualité, la sécurité et l’efficacité des médicaments et des vaccins. Depuis sa création, la structure s’est engagée dans le renforcement de capacités de ses membres à travers des formations et des stages effectués dans d’autres agences de réglementation. En outre, L’Arp envisage également, de lancer plusieurs initiatives dont la digitalisation de toutes les fonctions réglementaires.
L’Oms a soutenu, par ailleurs, le Sénégal dans la formation d’un pool de pharmaciens locaux aux normes réglementaires mondiales. Ce qui a permis au pays de mener une auto-évaluation de sa réglementation pharmaceutique, à l’aide de l’outil d’évaluation mondiale de l’Oms dénommé Global Benchmarking Tool (Gbt).
Toutefois, cette auto-évaluation a été essentielle, car elle a permis d’identifier les domaines à renforcer et développer des stratégies ciblées. Ce qui a facilité la mise en œuvre du plan d’action national de l’Arp 2022- 2023, avec le soutien de l’Organisation mondiale de la santé. « La collaboration étroite entre le Sénégal et l’Oms a été fondamentale pour soutenir les réformes réglementaires dans le secteur pharmaceutique », indique Dr Jean Marie Vianny Yameogo, Représentant de l’Oms au Sénégal. « Nous sommes convaincus que ces efforts conjoints contribueront à renforcer les systèmes de santé et à garantir un accès équitable aux médicaments essentiels et aux vaccins pour tous les Sénégalais », ajoute-t-il. Ce plan a également permis de doter le pays d’un cadre juridique complet, y compris de nouvelles lois sur la pharmacie et les médicaments, finalisés en mai 2023.