SITUATION ALIMENTAIRE : La production mondiale de riz rehaussée de 2,9 millions de tonnes depuis avril
D’après les prévisions de la FAO concernant la production mondiale de céréales en 2023-2024, la production mondiale de riz, qui a été rehaussée de 2,9 millions de tonnes depuis avril.
Par Massaër DIA
D’après la FAO, la situation de l’offre est confortable alors que la campagne de commercialisation 2023-2024 touche à sa fin. Et les prévisions concernant la production de blé en 2024 restent bonnes, mais des conditions météorologiques défavorables rognent les perspectives de rendements du maïs dans l’hémisphère Sud. « Les prévisions de la FAO concernant la production mondiale de céréales en 2023-2024 ont été relevées de 5 millions de tonnes et s’établissent à présent à 2 846 millions de tonnes, soit 1,2 pour cent (35,1 millions de tonnes) de plus que le niveau de l’année précédente. Cette révision à la hausse est principalement due aux ajustements apportés à la production mondiale de riz, qui a été rehaussée de 2,9 millions de tonnes depuis avril », précise-t on dans le communiqué de la FAO.
Et le document de poursuivre : « Cette évolution fait suite à la révision des données initiales de production pour le Myanmar et à la publication d’estimations officielles au Pakistan indiquant un rebond de la production plus prononcé que prévu précédemment. La production mondiale de riz en 2023-2024 devrait ainsi atteindre un nouveau record de 529,2 millions de tonnes (en équivalent riz usiné), soit 0,7 pour cent de plus que le niveau estimé pour 2022-2023. En outre, les prévisions concernant la production mondiale de maïs et de blé ont été légèrement revues à la hausse ».
Hausse de 1,7 million de tonnes de l’usage mondial de céréales en 2023-2024
« Établies à 2 829 millions de tonnes, les prévisions relatives à l’utilisation mondiale de céréales en 2023-2024 sont en hausse de 1,7 million de tonnes par rapport au mois dernier et affichent un niveau supérieur de 37,7 millions de tonnes (1,4 pour cent) à celui de 2022-2023. L’utilisation mondiale de céréales secondaires en 2023-2024 devrait atteindre 1 510 millions de tonnes, soit 1,8 million de tonnes de plus que ce qui était estimé le mois dernier et une hausse de 1,6 pour cent par rapport au niveau de 2022-2023 », souligne la FAO.
D’après la FAO, cette hausse s’explique principalement par une utilisation plus importante que prévu du maïs (en particulier au Canada et aux États-Unis d’Amérique) et de l’orge (en Chine) dans l’alimentation animale. Et en revanche, les prévisions concernant l’utilisation mondiale de blé en 2023-2024 ont été abaissées de 1,3 million de tonnes, essentiellement en raison d’une diminution de l’utilisation dans l’alimentation animale attendue au Brésil et aux États-Unis d’Amérique.
« Toutefois, il est toujours prévu que l’utilisation mondiale de blé en 2023-2024 augmente de 1,9 pour cent par rapport à 2022-2023 et atteigne 794 millions de tonnes, en majeure partie sous l’effet d’une forte croissance de l’utilisation du blé dans l’alimentation animale, principalement en Chine et dans l’Union européenne. En avril, la FAO a relevé de 1,2 million de tonnes ses prévisions concernant l’utilisation mondiale de riz en 2023-2024, lesquelles s’établissent à présent à 525,0 millions de tonnes, compte tenu d’une révision à la hausse de l’utilisation estimée dans plusieurs pays, la plupart asiatiques, qui a plus que compensé une réduction des prévisions pour la Chine. Malgré cette révision à la hausse, on prévoit toujours un recul de 1,2 million de tonnes de l’utilisation mondiale de riz par rapport aux estimations pour 2022-2023 », souligne la FAO.
Baisse de 4,6 millions de tonnes des stocks mondiaux de céréales
« Les prévisions de la FAO concernant les stocks mondiaux de céréales à la fin de l’année 2024 ont été revues à la baisse de 4,6 millions de tonnes par rapport au mois précédent et s’établissent à présent à 890 millions de tonnes, mais indiquent encore un accroissement de 2,1 pour cent par rapport aux niveaux d’ouverture. Cette révision à la baisse est en majeure partie imputable à la diminution attendue des stocks de maïs au Brésil et aux États-Unis d’Amérique et, dans une moindre mesure, des stocks d’orge au Kazakhstan », précise la FAO.
D’après la FAO, le rapport stocks/utilisation de céréales au niveau mondial en 2023-2024 devrait s’établir au niveau confortable de 30,9 pour cent, un niveau quasiment identique à celui de 2022-2023, qui était de 30,8 pour cent. « On prévoit toujours un gonflement des stocks mondiaux de céréales secondaires par rapport à leurs niveaux d’ouverture, puisque ceux-ci devraient croître de 5,6 pour cent et atteindre 372 millions de tonnes. Établies à 318 millions de tonnes, les prévisions portant sur les stocks mondiaux de blé affichent un recul de 1,4 pour cent par rapport aux niveaux d’ouverture, un niveau quasiment inchangé ce mois-ci, car les révisions à la hausse des stocks de blé de l’Union européenne et des Etats-Unis d’Amérique, dues respectivement à une augmentation des importations et à une diminution de l’utilisation, ont contrebalancé les révisions à la baisse apportées ailleurs », souligne la source.
Toujours d’après la FAO, à la clôture des campagnes de commercialisation 2023-2024, les stocks mondiaux de riz devraient progresser de 1,6 pour cent par rapport à leurs niveaux d’ouverture et atteindre le niveau record de 199,2 millions de tonnes. Et le niveau n’a que faiblement évolué depuis avril, car les révisions à la hausse des réserves détenues par le Pakistan, le Myanmar et quelques autres pays ont été largement compensées par l’abaissement des prévisions concernant les stocks du Cambodge, du Japon et de la République de Corée. « Les prévisions relatives aux échanges mondiaux de céréales en 2023-2024 ont été relevées de 1,9 million de tonnes et, par conséquent, portées à 487 millions de tonnes, soit 7,5 millions de tonnes (1,6 pour cent) de plus que les échanges enregistrés en 2022-2023. Les estimations concernant les échanges mondiaux de céréales secondaires en 2023-2024 (juillet-juin), établies à présent à 236 millions de tonnes, soit 4,9 pour cent de plus qu’en 2022-2023, ont été rehaussées de 0,8 million de tonnes, principalement parce que les importations d’orge et de sorgho devraient être plus importantes que prévu en Chine », souligne la FAO.
Hausse de 1,2 million de tonnes des échanges mondiaux de blé en 2023-2024
« Les échanges mondiaux de blé en 2023-2024 (juillet-juin) ont également été revus à la hausse, de 1,2 million de tonnes, essentiellement en raison d’exportations plus importantes que prévu dans des pays qui sont traditionnellement de petits exportateurs de produits du blé, ainsi que d’une hausse des importations attendue en Afghanistan, en Égypte et dans l’Union européenne. Malgré cette révision à la hausse, les échanges mondiaux de blé en 2023-2024 (juillet-juin) devraient tout de même reculer de 0,8 pour cent par rapport à 2022-2023 et s’établir à 200 millions de tonnes. Les échanges internationaux de riz en 2024 (janvier-décembre) devraient s’établir à 51,1 millions de tonnes, un niveau en léger retrait depuis le mois d’avril et inférieur de 3,4 pour cent à celui de 2023, qui était déjà en recul », précise la FAO.
Perspectives de production pour les récoltes de 2024
« Les prévisions de la FAO ayant trait à la production mondiale de blé en 2024 ont été abaissées à 791 millions de tonnes. À ce niveau, il est toujours prévu que la production mondiale de blé de 2024 dépasse celle de 2023, mais dans une moindre mesure, à savoir environ 0,5 pour cent de plus. La récente révision à la baisse reflète les dernières données officielles de l’Union européenne, qui indiquent une diminution des emblavements plus marquée que prévu. Toutefois, les conditions météorologiques se sont globalement améliorées en mars et début avril, ce qui a contribué à un affermissement des perspectives de rendement », note la source.
D’après la FAO, la production mondiale de blé devrait s’élever à 128,4 millions de tonnes en 2024 et enregistrer ainsi une baisse de 4 pour cent en glissement annuel. Et par rapport aux estimations préliminaires, une révision à la baisse a été apportée aux prévisions relatives à la production de blé en Australie, sur la base des dernières projections du pays, qui indiquent un ralentissement de la croissance en 2024, après une récolte 2023 ayant pâti d’un temps sec.
Et le document de rajouter : « Le récent manque de précipitations en Fédération de Russie a provoqué une certaine sécheresse dans les principales régions de production du sud, ce qui a entraîné une légère diminution des prévisions de production, qui descendent à 93 millions de tonnes, un volume toutefois supérieur à la moyenne quinquennale. En Ukraine, dans un contexte de conditions météorologiques globalement favorables, il est toujours prévu que la production de blé tombe à 20,2 millions de tonnes, un niveau bien en dessous de la moyenne, compte tenu des effets destructeurs de la guerre, qui entre dans sa troisième année, ainsi que de l’affaiblissement des marges de profit de cette céréale ».
Aux États-Unis d’Amérique, malgré une légère détérioration des conditions de culture du blé d’hiver dans certaines parties des plaines du sud, les perspectives de production de blé restent globalement favorables et l’on s’attend à une production totale de près de 52 millions de tonnes. Au Canada, si les rendements retrouvent leur tendance habituelle après le recul de 2023, la production devrait atteindre 34,6 millions de tonnes en 2024. En Asie, les conditions météorologiques sont restées généralement favorables, ce qui laisse présager une production quasi record en Inde et au Pakistan et renforce les perspectives de production déjà favorables dans les pays asiatiques du Proche-Orient. En Afrique du Nord, les récentes pluies localisées sont arrivées trop tardivement pour améliorer véritablement les conditions de culture au vu des déficits saisonniers de précipitations qui ont touché toute la région depuis fin 2023, et les perspectives de rendement du blé restent mauvaises.
Toujours d’après la FAO, concernant les cultures de céréales secondaires de 2024, la principale période de récolte va bientôt commencer dans les pays de l’hémisphère Sud, où des conditions météorologiques difficiles ont fait fléchir les perspectives de rendement dans les principaux pays producteurs. Et au Brésil, des conditions météorologiques loin d’être favorables, en particulier dans les principales régions de la production du sud et du centre-ouest, ont fait diminuer les perspectives de rendement et ont entraîné une révision à la baisse des prévisions relatives à la production de maïs du pays, qui descendent à 111 millions de tonnes, un niveau toutefois encore légèrement supérieur à la moyenne des cinq dernières années.