SORTIES SUR LA POLITIQUE EXTÉRIEURE DU SÉNÉGAL, AUDIENCES AVEC DES AMBASSADEURS, … Sonko « arrache » la diplomatie à Diomaye
Par Babacar DIONE
Ousmane Sonko est-il devenu le chef de la Diplomatie sénégalaise ? La question inquiète et des interrogations fusent de partout. Depuis quand le Premier ministre se charge-t-il d’annoncer les nouveaux axes de la diplomatie sénégalaise et reçoit des ambassadeurs accrédités au Sénégal ? C’est ce qu’Ousmane Sonko s’évertue à faire ces derniers jours.
Christine Fages, l’ambassadrice de la France au Sénégal nous apprend, à travers son compte X, sa rencontre avec Ousmane Sonko. Ils ont eu un échange « constructif et prometteur pour le renforcement et la rénovation du partenariat entre le Sénégal et la France », a écrit la diplomate.
Ce mardi 21 mai, c’est Hassan Naciri, plénipotentiaire du roi Mouhamed VI au Sénégal, qui a été reçu par le Premier ministre sénégalais.
À défaut d’informations précises sur le contenu de ces rencontres, on peut valablement poser le débat sur les nouvelles prérogatives du chef du gouvernement sénégalais. La diplomatie étant un domaine réservé au chef de l’Etat, sur quelle base Ousmane Sonko est-il devenu l’interlocuteur privilégié des diplomates accrédités au Sénégal ?
S’il y a un décret délestant le président de la République de ces prérogatives au profit du Premier ministre qu’on nous le dise. Les Sénégalais ont besoin de savoir s’ils ont élu un chef d’Etat destiné à régner plutôt qu’à gouverner.
Le signal était déjà donné lors de l’accueil de Jean Luc Mélanchon à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Ousmane Sonko s’était mis à redéfinir les axes de la diplomatie sénégalaise avec la France en dénonçant, par exemple, la présence de bases françaises au Sénégal.
Cela pouvait passer si la manifestation n’était que politique. Seulement, le porte-parole du recteur, Pr Mbaye Thiam nous apprend que la demande d’organiser une conférence publique à l’Ucad le 16 mai dernier, émanait de l’Etat et non d’une formation politique. Ousmane Sonko était, par conséquent, accueilli en tant que Premier ministre et non président de Pastef.
Les propos qu’il a tenus au cours de cette rencontre, ceux sur la France, engageaient donc le gouvernement. Et pourtant, nulle part auparavant, l’on a entendu Bassirou Diomaye Faye, remettre en cause l’état de nos relations diplomatiques avec la France. Si tel devait être le cas, ce n’est pas au Premier ministre de nous l’apprendre, mais bien le chef de l’Etat, chargé de la politique extérieure de notre pays.
Les Sénégalais ont élu Bassirou Diomaye Faye le 24 mars 2024 et attendent qu’il assume pleinement son rôle.
À défaut, ils ont le droit de savoir et d’en tirer toutes les conséquences prévues par la loi.