VACCINATION CONTRE LE PALUDISME : Les vaccins disponibles en 2025-2026 au Sénégal
Le Sénégal, un des pays dont le processus de pré-élimination du paludisme dans plusieurs de ses régions est très en avance, a besoin des vaccins pour se prémunir. Car, il dispose également d’une zone rouge constituée des régions du sud et du sud-est qui sont une zone de forte transmission.
Par Idrissa NIASSY
Les vaccins contre le paludisme dont les premiers spécimens étaient destinés aux pays prioritaires dont le Ghana, le Kenya, le Cameroun et neuf (9) autres pays d’Afrique, seront bientôt disponibles au Sénégal. Selon Dr Doudou Séne, coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), ces vaccins seront disponibles au Sénégal au courant 2025-2026. « Le vaccin même étant trop cher, sera expérimenté dans les zones de forte transmission des régions du sud et du sud-est, comme Kolda, Saraya, Makacolibantang », a-t-il déclaré.
Pour lui, si le paludisme a aujourd’hui le taux de complétude le plus élevé (73 %) du pays à Kédougou, c’est parce qu’il existe dans la région, 14 espèces anophèles qui transmettent le vecteur. À cela s’ajoute la pluviométrie qui est très danse dans cette partie du Sénégal. Cette région fait partie de la zone rouge dite de contrôle avec 76% des cas de paludisme, 55 % des décès tous âges et 66% des décès chez les moins de 5 ans.
La Région de Dakar qui fait partie de la zone de très faible transmission vient en deuxième position avec un taux de complétude de 51,9 %. Cette zone a un taux de 4 % des cas de paludisme, 15 % des décès de tous âges et de 9 % chez les moins de 5 ans. Ce qui justifie une répartition inégale de la maladie. Mais le paradoxe, c’est que Dakar a le taux de décès lié au paludisme le plus élevé du Sénégal en 2021, avec 71 décès. La diminution de l’immunité chez Les populations de Dakar du fait de la rareté de la maladie est à l’origine de tout ce drame.
C’est pourquoi, la Journée mondiale qui est célébrée officiellement le 25 avril de chaque année, aura lieu à Mbao dans la banlieue dakaroise pour plusieurs raisons. La première, c’est les inondations dans la banlieue ; la deuxième raison est liée aux conséquences durables de la pandémie de Covid-19. Par peur de la stigmatisation, les populations hésitent à consulter en cas de fièvre. Troisièmement, les gens n’utilisent pas correctement les moyens de prévention du paludisme à Dakar, à savoir dormir sous moustiquaire imprégnée.
Cette Journée permettra de sensibiliser les populations dakaroises sur l’utilisation des moyens de prévention. Le Sénégal a une bonne disponibilité des moustiquaires. « À peu près 80% sont disponibles, mais on est à un peu moins de 50% d’utilisation de ces moustiquaires », a déclaré Dr Doudou Séne. Il était l’invité « des mercredis de l’Ajspd » dans les locaux du Pnlp pour parler de la situation du paludisme au Sénégal en 2023. Pour lui, l’objectif du pays est de réduire de 8% la charge de morbidité dans les districts qui sont éligibles.
Toujours dans le cadre de la lutte contre le paludisme, la collaboration transfrontalière entre le Sénégal et les pays limitrophes a permis de neutraliser la maladie surtout en Gambie où la campagne Milda a été synchronisée entre les deux Cous des deux pays. La chimio-prévention du paludisme saisonnier chez les 03 à 120 mois n’est pas en reste. Elle a connu une évolution du nombre de passage qui est à 5 en 2023 dans plusieurs districts sanitaires permettant de neutraliser le vecteur.
Toutefois, avec tous les progrès réalisés par l’État pour éliminer d’ici 2030 le paludisme sur le sol sénégalais, des défis importants restent à relever. Il s’agit de l’amélioration de la promptitude et la complétude des données ; la mobilisation des ressources locales pour la lutte contre le paludisme ; la gestion transfrontalière de la maladie ; le ciblage des populations à haut risque et les zones les plus exposées dans la distribution des Milda de routine ; et la mise à l’échelle de la documentation et de l’investigation dans tous les districts en pré élimination.
Pour les perspectives, le Sénégal va passer du MOP (Malaria au plus opérationnel), tout en mettant en œuvre la AMM (administration de masse de médicaments) dans le district sanitaire de Bakel.