ALLAITEMENT DES FEMMES PORTEUSES DU VIH : « Une pratique difficile à arrêter », selon Dr Marième Maty Dioume
Pour éviter la propagation du Vih/Sida chez les enfants, les femmes porteuses du virus doivent arrêter l’allaitement. Mais, ce sevrage est difficile à cause de plusieurs contextes socioculturels.
Par Idrissa NIASSY
Bien que le risque de transmission du virus par le lait maternel, d’une mère vivant avec le Vih, est très faible mais pas nul (supérieur à 1 %), lorsque sa charge virale est indétectable, les femmes porteuses du virus doivent arrêter
l’allaitement pour plus de sécurité. Selon Dr Marième Maty Dioume, Médecin chef adjointe du District de santé de Bambey, «il est un peu difficile de faire arrêter l’allaitement à des femmes porteuses du virus ». Car, dit-elle,
« il y a le contexte socio culturel ou elles se doivent d’expliquer cet arrêt car le statut n’est pas partagé et le Vih n’est pas vu comme il devait l’être ».
« Le Vih est une infection grave. Mais avec le traitement qui est là et efficace, la personne peut arriver à un stade de non transmission de l’infection. Mais, la population générale n’a pas cette perception de la maladie », a-t-elle déclaré. Avant de préciser : «on ne peut pas dire que ces femmes continuent d’alimenter la chaîne de transmission. Cependant, il y a un risque qui est là quand il y a une rupture thérapeutique. Ce qui fait qu’un échec
virologique peut s’installer rapidement parce qu’elles ont arrêté le traitement ».
Dans les pays riches pour arrêter la transmission, les femmes prennent généralement des Arv plus récents et ont plus de chances d’avoir accès à une nourriture suffisante et à de l’eau potable. Par conséquent, l’allaitement peut affecter la santé de la mère et de l’enfant différemment, selon le pays concerné. De plus, le lait maternel transmet également les anticorps de la mère au bébé, ce qui peut protéger l’enfant contre des maladies et des allergies courantes. C’est pourquoi, les professionnels de la santé doivent aider les parents à faire des choix éclairés sur la base des informations et apporter leur soutien à ceux qui choisissent d’allaiter leur bébé.
Parlant du Vih toujours, elle a fait part que certaines vivant avec le Vih ne reviennent au centre après être perdues de vue, que quand elles sont enceintes, même si elles sont conscientes du danger. Pour elle, il reste un peu cette prise de conscience par rapport à leur propre personne. « Ce qui nous inquiète des fois, c’est surtout ces cas qu’on retrouve et les adultes aussi. Chez les enfants on a rarement des perdus de vues car on a des tuteurs qui sont là et des parents qui sont assez conscients de la prise en charge de leurs enfants », explique-t-elle.
Au niveau du District de santé de Bambey, une équipe de prise en charge multidisciplinaire a été mise en place pour la prise en charge des patients. Dans cette équipe, il y a un médecin de prise en charge.
Parlant de la Planification familiale, Fatou Diop Diouf, Point focal Pf de faire savoir qu’à Bambey, ce concept est tabou. Parce que beaucoup de personnes pensent qu’elle sert à arrêter les naissances, alors que ce n’est le cas.
Dans cette localité, même les femmes qui faisaient des avortements ont accepté maintenant de faire la Planification familiale. Pour dire que la Pf est bien ancrée à Bambey.