VICTIMES DE DISPARITIONS, ACCIDENTS, HOMICIDE, …Les enfants en danger au Sénégal !
En un mois, pas moins d’une quinzaine d’enfants sont morts dans des drames (incendie, naufrage, accident,…). Au Sénégal, il ne se passe pas un jour sans que l’on signale la disparition d’un enfant. A ce rythme, la situation devient très inquiétante. Sommes-nous dans une société où les enfants sont devenus des proies au danger, malgré les multiples politiques de protection de l’enfant ?
Par Dieynaba TANDIANG
Maïmouna et Ndèye Maguette sont les dernières victimes sur la longue liste des enfants morts en péril. Une dizaine de jours auparavant, cinq talibés sont décédés dans un incendie et au tout début du mois de juillet, trois enfants sont retrouvés morts dans un véhicule en panne à Thiaroye, sans compter les enfants qui ont été repêchés dans les eaux pluviales. En l’espace d’un mois, pas moins d’une quinzaine d’enfants sont morts accidentellement. Une situation alarmante qui ramène sur le tapis la lancinante question de la protection des enfants.
Invité dans « Soir d’Info » par notre consœur de la Tfm Sara Cissé, le sociologue Mamadou Wane, fait un diagnostic sans complaisance. Le sociologue estime qu’au Sénégal, les enfants talibés qui sont dans une situation de mendicité forcée sont dans des situations de maltraitance qui est malheureusement un marqueur de notre société. «
Dans la société sénégalaise, les mécanismes traditionnels de protection de l’enfant ne sont plus opérant parce que, notre société a subi des mutations. C’est-à-dire l’effort d’éducation, de socialisation qui avait court dans les sociétés traditionnelles avec un mode de production qui correspondait à cette norme sociale, ces normes de sauvegarde
des enfants dans les sociétés traditionnelles, dans l’école coranique, dans sa forme originelle, ne sont plus opérant », dit-il. A en croire le sociologue, cela est dû au fait que d’une manière globale, l’offre d’éducation ne prend pas en charge ces enfants.
Selon M. Wane, les formes de socialisation et de sauvegarde des enfants ne fonctionnent pas. « Il y a des centaines de milliers d’enfants dans la rue et personne ne s’en occupe. Le peu de personnes qui s’en occupent malheureusement, ce sont des
personnes qui donnent l’argent, qui alimentent le réseau d’exploitation de ces enfants. Eux ils croient faire du bien, mais ces enfants qui sont dans la rue n’ont plus de mécanisme de protection », déplore Mamadou Wane. En effet, souligne-t-il, le représentant de l’Etat dans la rue (policier, les FDS), n’a pas une formation de sensibilisation pour la protection des enfants qui sont dans la rue.
Le sociologue a rappelé, en outre, que la politique de protection de l’enfant au Sénégal
n’a vu le jour qu’en 2013 (après l’incendie du daara à la Médina), et cela grâce à l’ancienne Première ministre Aminata Touré.
Pour lui, ces drames sont imputés à la responsabilité sociétale, mais l’Etat est garant de la sécurité de l’enfant. « C’est l’Etat qui doit produire des politiques, car c’est lui qui est garant de notre sécurité globale. Mais, en même temps, c’est clair que la famille aussi est garant. C’est pourquoi, il faut que la loi incrimine ceux qui font preuve de négligence. Il faut que dans la politique de l’Etat, qu’on voit très clairement qu’il est inscrit priorité de la protection de l’enfant », préconise Mamadou Wane.
Il a, par ailleurs, exhorté le nouveau régime, à inscrire la protection de l’enfant dans les priorités publiques de l’Etat afin de garantir aux enfants, une protection adéquate.