À l’instar de la communauté internationale, le Sénégal a célébré ce jeudi 14 novembre la Journée mondiale du diabète. Cette cérémonie axée sur le thème : « Diabète et bien-être », est une occasion pour le Secrétaire général du ministère de la Santé de faire le point sur l’état des solutions mises en œuvre pour combattre cette maladie.
Par Idrissa NIASSY
Le diabète constitue une épidémie grandissante dans les pays en développement. Au Sénégal, selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) en 2019, 53 % des décès liés au diabète touchaient des personnes de moins de 70 ans, et la prévalence de l’hyperglycémie à jeun atteignait 7 %. Pour le Secrétaire général du ministère de la Santé, Serigne Mbaye, « c’est une réalité qui impose de renforcer nos efforts pour inverser cette tendance ». Selon lui, le diabète est une pathologie fortement influencée par notre mode de vie : la sédentarité, l’alimentation déséquilibrée, le tabagisme, et la consommation d’alcool. « Des changements simples dans nos comportements peuvent prévenir ou retarder le développement du diabète », a-t-il déclaré hier lors de la célébration de la Journée mondiale du diabète.
Cette rencontre célébrée dans l’enceinte de l’hôpital Abass Ndao de Dakar, a pour thème « Chaque personne vivant avec le diabète a la possibilité de mener une vie saine », et s’inscrit dans la campagne 2024-2026 intitulée «Diabète et bien-être». Ce message, d’après le Secrétaire général du ministère de la Santé, est un appel clair à «l’action», car «le bien-être doit être au cœur de notre réponse au diabète». «Pour qu’une personne diabétique puisse vivre pleinement et sainement, elle doit pouvoir bénéficier de soins adaptés, réguliers et accessibles», explique-t-il. C’est pourquoi, le ministère de la Santé et de l’Action Sociale continue de renforcer les services de prise en charge du diabète, en particulier au niveau des soins primaires.
Cette multiplication des efforts permet de garantir pour chaque Sénégalais, indépendamment de sa situation géographique ou de son statut économique, d’avoir accès aux soins essentiels. Dans ce cadre, les autorités sanitaires ont également développé des programmes de formation continue pour les professionnels de santé, afin de les outiller pour une prise en charge optimale des complications liées au diabète. Il est également prévu, en outre, la mise en place d’un programme sur l’éducation thérapeutique pour mieux accompagner les diabétiques. Comme vivre avec le diabète amène à faire face à un défi émotionnel, ce dernier de faire savoir qu’il est souhaitable d’encourager et de renforcer les structures de soutien, notamment les groupes de patients et les associations qui abattent un travail extraordinaire dans la lutte, pour atténuer l’isolement et offrir un accompagnement moral aux personnes diabétiques.
«Le bien-être va au-delà du soin médical. Il inclut le sentiment de soutien, de compréhension et de solidarité. C’est ensemble, en communauté, que nous pourrons changer les regards et soutenir ceux qui en ont besoin», a-t-il plaidé, tout en faisant comprendre que «vivre avec le diabète, c’est également bien connaître sa maladie, comprendre les choix de vie qui favorisent le bien-être et apprendre à prévenir les complications». Le ministère de la Santé a aussi prévu de dérouler plusieurs campagnes d’éducation et de sensibilisation pour informer la population sur le diabète et les comportements à adopter, et de renforcer les programmes de dépistage, car un diagnostic précoce peut changer la vie.
Dr Aloyse Waly Diouf, Représentant le Représentant Résident de l’Oms au Sénégal, a fait savoir que sur plus de 24 millions d’adultes vivant avec le diabète dans la région africaine de l’Oms, les 50 % ne seront pas diagnostiquées si des mesures urgentes ne sont pas prises. Il est prévu que le nombre de personnes vivant avec le diabète dans la région africaine atteindra 54 millions de personnes d’ici à 2045, soit la plus forte augmentation prévue dans le monde entier. «Le défi est d’autant plus grand que l’Afrique affiche le taux d’investissement dans les soins aux diabétiques le plus faible au monde avec 1 % des dépenses de santé de la région», a-t-il fait valoir.
