La révocation de Barthelemy Dias de son mandat de député est restée en travers de la gorge de Bougane Gueye Dani, leader du mouvement « Gueum Sa Bopp, Les Jambaars ».
Par Ousmane THIANE
Bougane Gueye sort de sa réserve suite à la radiation de Barthelemy Toye Dias de l’Assemblée nationale. Le leader de Gueum Sa Bopp, Les Jambaars » se dresse en bouclier contre ce qu’il qualifie d’une « une justice sélective des vainqueurs ». « L’on ne peut radier Barthélemy dont la candidature a été validée par le Conseil Constitutionnel et sanctionnée par le peuple souverain sans violer la constitution. D’une part, toute référence à l’article 61 de la Constitution serait contestable au regard de son objet qui fixe plutôt le régime juridique de la radiation du député qui fait l’objet de condamnation pénale définitive survenue en cours de législature et non celui qui a survécu au contrôle du Conseil Constitutionnel. D’autre part soumettre Barthélemy seul aux exigences de l’article 61 pendant que Ousmane jouit d’une suspension de mandat serait une rupture manifeste d’égalité en violation de l’article premier et 7 de la Constitution », explique-t-il.
Dans une déclaration transmise à la presse, il pointe du doigt le premier ministre Ousmane Sonko d’être derrière cette décision. « Après la commande publique lancée par Ousmane Sonko à travers la justice sénégalaise lors de la campagne pour les législatives, Barthélemy Diaz vient de faire l’objet d’une radiation pure et simple de l’Assemblée Nationale. Quel coup de Jarnac au peuple sénégalais qui aurait cru à une telle entorse à la légitimité populaire, socle ultime de la démocratie, sous la gouvernance d’Ousmane Sonko solidaire avec son Ministre de la Justice. J’aurais pu dire quel reniement de classe exceptionnel de la part de celui qui accusait il n’y a guère quelques mois le Président Macky Sall de vouloir arracher à Barthélemy Diaz ses mandats de député et de maire de la ville de Dakar », fulmine-t-il. Bougane Gueye affirme qu’il « Il s’agit là d’une violence d’une rare intensité et méchanceté qu’Ousmane exerce à l’argües des adversaires politiques et des tous les médias indépendants, à travers son appareil judiciaire et ses forces de sécurité ».
Le leader de Gueum Sa Bopp n’a pas manqué de s’interroger sur la présence de la tête de liste de Pastef lors des élections législatives anticipées. « Notre curiosité est d’autant plus manifeste que la présence douteuse de la tête de liste de Pastef sur les listes électorales est encore de l’ordre des innombrables mystères que nous cherchons à déchiffrer (…) », dira-t-il. Bougane Gueye exhorte ainsi les parlementaires « à saisir formellement le Ministre de la justice pour le retrait son acte unilatéral constitutif d’excès de pouvoir et de prendre toute mesure utile pour donner effet à l’ordonnance de jugement dans l’affaire Adji Sarr encore valide en vertu du code de procédure pénale ». Aussi, invite-t-il « les partis d’opposition, les médias indépendants à explorer la mise en place d’un Front Unique de Restauration de la Démocratie et de Protection des libertés fondamentales ». « Je me joins à tous ceux qui sont disposé à œuvrer par tous les moyens constitutionnels et démocratiques pour la restauration de l’égalité citoyenne et la fin des privilèges juridictionnels indus et inacceptables aménagés en faveur d’un seul homme depuis 2021 », s’engage-t-il.