Les avocats de Farba Ngom ont tenu une conférence de presse hier, pour apporter des précisions, rétablir « l’exact matérialité » des faits qui ont été sciemment déformés par le régime. Me Amadou Sall, l’un des avocats du député dont l’immunité parlementaire a été levée mardi, considère que cette affaire est une atteinte aux droits fondamentaux de son client. Les conseillers du maire des Agnams Farba dénoncent une « instrumentalisation des Institutions » POUR « régler des comptes politiques ».
Par Adji Ousseynou DIOP DIALLO
Les avocats de Farba Ngom craignent que la justice soit instrumentalisée par le nouveau régime pour régler des comptes politiques avec leur client. Me Amadou Sall a pointé du doigt une situation troublante, un membre de l’Assemblée nationale aurait révélé des détails sur le dossier de Farba Ngom ; ce qui suggérerait qu’il a eu un accès privilégié à des informations confidentielles. « Si un député, membre de l’Assemblée nationale, explique à l’opinion comment la Centif a pu cerner Farba Ngom, cela veut dire qu’il a eu accès au dossier. Et c’est là tout le problème. Pendant ce temps, notre client n’a jamais été convoqué, ni par la police, ni par la gendarmerie, ni au parquet, ni même par la Centif », a martelé Me Sall.
L’avocat de la défense s’est indigné du fait que Farba Ngom, de son vrai nom Mouhamadou Ngom, n’ait jamais eu l’occasion de prendre connaissance du dossier qui pèse contre lui. Pourtant, a-t-il fait savoir, des démarches visant à lever son immunité parlementaire est déjà en cours. « L’Assemblée nationale semble se baser uniquement sur ce que notre amie et députée Aïssata Tall Sall a pu déclarer. Or, notre client n’a eu aucune opportunité de se défendre. Son immunité sera levée, il sera convoqué, et des sanctions pourraient suivre, sans qu’il ait pu s’expliquer une seule fois », regrette Me Sall.
Il a, par ailleurs, rappelé que les principes fondamentaux qui régissent l’État de droit au Sénégal, tout en dénonçant une possible instrumentalisation politique. « Dans notre pays, nous sommes tous soumis à la Constitution. Mais, force est de constater que cette égalité de droits, que nous devrions tous partager, est mise à mal. Farba Ngom, notre camarade, notre militant, et notre responsable, est privé de ses droits fondamentaux », dixit l’avocat.
Selon lui, cette intervention relance le débat sur l’indépendance des institutions sénégalaises et la transparence des procédures judiciaires. Alors que la levée de l’immunité parlementaire de Farba Ngom semble imminente.
Des enquêtes fiscales visant trois de ses sociétés
En outre, ses avocats appellent à un traitement équitable, garantissant son droit à la défense. Les prochains jours s’annoncent décisifs dans cette affaire qui secoue la scène politique nationale. En effet, lors de son intervention Me Oumar Youm a révélé que les violations des droits de Farba Ngom sont multiples. L’ingérence de l’exécutif : « La demande de levée d’immunité émanant du parquet financier semble être une commande politique dictée par le Premier ministre. Aucune autorité judiciaire de jugement n’a été saisie », a confié Me Youm.
Il a également révélé que des perquisitions « illégales » ont été effectuées chez son client : « en avril et mai 2024, des perquisitions auraient été menées sur les propriétés de Farba Ngom à Diamniadio, bien avant la transmission du rapport de la Centif au parquet en décembre 2024. « Ces actions, en violation des procédures, visaient à préconstituer des preuves », a-t-il affirmé.
Dans ce même contexte, les avocats assurent que Farba Ngom n’a commis aucune infraction pénale. Selon eux, les accusations portées reposent uniquement sur son succès politique et son influence dans la région de Matam. « Farba Ngom n’a jamais géré de fonds publics, ni bénéficié de marchés publics. Il est simplement visé parce qu’il est un membre influent de l’opposition », a martelé l’ancien ministre des forces armées, Me Oumar Youm.
Outre les accusations de blanchiment, les avocats de Farba Ngom dénoncent des enquêtes fiscales visant trois de ses sociétés. « Ces enquêtes sont une tentative d’étranglement économique et fiscal », a ajouté l’avocat, en dénonçant une « instrumentalisation des institutions pour régler des comptes politiques ».