Après la réunion extraordinaire élargie à tous les secrétaires généraux de zones et de sections de son Bureau exécutif national (Ben), samedi dernier, le Sames a décrété une grève de 48 heures ce mardi 18 et mercredi 19 février 2025.
Par Idrissa NIASSY
Au Sénégal, le front social est en ébullition depuis quelques jours. Après la mise en ordre de bataille de plusieurs centrales syndicales pour faire face au nouveau régime avec notamment la naissance du Front syndical de la défense du travail, le Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames) entre dans la danse. Ces médecins ont décidé d’aller en grève à compter de ce mardi 18 et mercredi 19 février 2025.
Le motif de cette grève, c’est l’absence d’action concrète du gouvernement allant dans le sens d’un dialogue et d’un consensus, pour solutionner leurs revendications. Depuis le dépôt, en décembre 2023, de sa plateforme revendicative, suivi d’un rappel au mois de décembre 2024, il a été constaté une inertie totale de la part des nouvelles autorités. Ce que le Sames ne peut pas comprendre, malgré les 14 rencontres avec l’État du Sénégal pour trouver des solutions. Mais hélas ! Aucune proposition concrète n’a été actée jusque-là. C’est pourquoi, lors de la réunion de son Bureau exécutif national tenue le samedi 15 février 2025, ils ont décidé de passer à la vitesse supérieure en décrétant 48 heures de grève. Les dirigeants dudit syndicat ont fait l’annonce lors d’un point de presse tenu hier à son siège situé à Ouakam afin d’éclairer l’opinion nationale et internationale sur la situation sanitaire préoccupante que traverse le pays et les conditions de travail difficiles des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal.
Selon Diabel Dramé, Secrétaire général adjoint, Chargé des affaires médicales du Sames, « le Syndicat ne réclame que de meilleures conditions de travail pour une offre de santé de qualité pour les populations ». Les revendications qui tournent, entre autres, autour du recrutement des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes dans la fonction publique, pour soulager les structures sanitaires, de la gestion démocratique des ressources humaines à travers un appel à candidatures lors des nominations à des postes de responsabilités, du régime indemnitaire, de la revalorisation de la pension de retraite. « Un médecin qui part à la retraite devient un ancien fonctionnaire très vulnérable et précaire car se retrouvant avec une pension de retraite dérisoire », a-t-il déploré. Le Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes, dans sa plateforme, revendique également la construction progressive de nouveaux hôpitaux au niveau des départements pour rapprocher les soins de qualité aux populations ; l’accélération de la mise en œuvre de la Couverture sanitaire universelle, en passant tout d’abord par le remboursement de la dette Cmu due aux structures sanitaires ; et du statut des médecins en spécialisation et des internes des hôpitaux qui tarde à être matérialisé, ce qui les rend «très» vulnérables sur le plan socio professionnel.