Dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la femme, l’Unesco en partenariat avec la Direction des Parcs nationaux (Dpn), a organisé hier une rencontre au Technopole de Dakar. Axée sur le thème : « Femmes, patrimoine, technologie numérique », cette activité a pour objectif d’équilibrer les rôles entre homme et femme au niveau de la gestion du patrimoine culturel et naturel.
Par Idrissa NIASSY
Au Sénégal, la problématique du genre est réelle dans plusieurs secteurs de la vie socioéconomique. Au niveau du patrimoine culturel, elle est plus que visible. C’est pourquoi, le Directeur dudit patrimoine culturel, Oumar Badiane, se préoccupe de l’équilibrage des rôles entre homme et femme au niveau de la gestion du patrimoine culturel et naturel. Pour lui, pour que cela se fasse, il faut d’abord valoriser le rôle des femmes dans ce qui se fait jusqu’à présent, surtout au niveau des sites du patrimoine mondial et ensuite, renforcer leur rôle.
« Il faut l’implication des femmes à ce niveau pour combler les effectifs qui sont très déséquilibrés, notamment au niveau des responsabilités principales », a-t-il fait valoir. M. Badiane s’exprimait hier en marge de la Journée internationale organisée par l’Unesco en partenariat avec la Direction des Parcs nationaux (Dpn) du ministère de l’Environnement et de la Transition Écologique. Cette rencontre est axée sur le thème : «Femme, patrimoine, technologie numérique». Selon lui, le nombre d’hommes dans les effectifs qui composent les administrations du patrimoine culturel est largement supérieur par rapport à celui des femmes.
Ainsi, pour pousser ces dernières à s’intéresser davantage à ce secteur, cet atelier est organisé afin de pouvoir mettre en valeur le rôle des femmes africaines, leaders dans ce domaine, dans la préservation du patrimoine culturel, de les mettre en connexion avec aussi des jeunes filles qui sont dans des cursus de formation pour déjà susciter des vocations et les sensibiliser sur l’importance du patrimoine culturel et le rôle qu’elle peuvent jouer dès à présent. Une raison de plus pour inviter les lycéennes de l’école Mariama Ba de Gorée et des étudiants faisant la spécialité en Sciences de l’environnement à l’Université Ahmadou Ampathé Ba.
M. Badane a profité de cette occasion pour saluer la collaboration entre sa Direction qu’il dirige avec l’Unesco et la Direction des Aires marines protégées. «Je magnifie surtout le fait qu’on ait compris que l’un ne peut pas se faire sans l’autre, parce que la culture du temps est née de l’interaction de l’homme avec la nature, l’environnement et la société», a-t-il déclaré. «Toute l’articulation pédagogique autour de tout ce qui rentre dans le patrimoine culturel tient sa base, sa source dans la nature et dans la société. Les deux vont ensemble. Le fait que nous puissions aujourd’hui célébrer ensemble, de manière technique, scientifique, cette Journée du patrimoine culturel, est quelque chose qu’il faut saluer et qu’il faut pérenniser», ajoute-t-il. Cette Journée a débuté à Gorée où les productions réalisées jeudi dernier ont été jugées satisfaisantes, avant d’être poursuivie au niveau de l’Aire marine protégée de la réserve du Technopole de Dakar.
Le Directeur des Parcs nationaux, le Colonel Ibrahima Gueye, dans sa prise de parole, est revenu sur l’importance du thème qui a valu l’invitation des lycéennes et étudiants. «nous avons voulu leur parler justement du rôle de leurs sœurs dans la préservation, dans les métiers du patrimoine, pour pouvoir, peut-être, les inspirer demain à avoir des ouvertures sur le plan professionnel, étant donné que la dominante, c’est vraiment les technologies, que ce soit sur le plan de l’intelligence artificielle ou sur le plan de l’application dans les métiers divers, qu’ils soient liés au domaine de la culture ou qu’ils soient liés au domaine de l’environnement», a-t-il expliqué. Cette rencontre est aussi une occasion pour initier ces élèves aux outils d’observation de la terre, dans le cadre de la gestion des zones humides en utilisant les données, les images satellites, mais aussi de l’utilisation des drones pour le suivi écologique des aires marines protégées.
S’agissant du genre au niveau de la Direction des Parcs nationaux, ce dernier de faire savoir que : « nous avons une composante féminine très importante à tous les niveaux, parce que nous avons différents corps. Et que toutes les positions occupées par les hommes sont aussi occupées par les femmes ».
Abondant dans le même sens, la Conseillère régionale de l’Unesco, Adeline Ibona, est revenue sur la célébration de la Journée internationale de la femme sur un programme de trois jours. « Au niveau de la cérémonie d’ouverture à Gorée, trois ateliers ont été tenus sur la photogrammétrie, le storytelling et un atelier sur l’archéologie, où les rôles de la fille, de la femme pour la souveraineté du patrimoine culturel ont été mis en exergue », a-t-elle fait savoir.
