En Afrique et au Sénégal en particulier, les femmes ont longtemps subi et continuent de subir beaucoup d’injustices. C’est pourquoi, à l’occasion hier, de la célébration de la Journée internationale des droits de la femme au Cesag, la directrice dudit Centre qui regroupe presque toutes les nationalités du continent noir, a invité les hommes à se joindre à elles pour mener à bien le combat pour l’égalité des droits.
Par Idrissa NIASSY
Aujourd’hui, la femme, dans tous les secteurs, que ce soit en entreprise, en politique et partout, a acquis des droits fondamentaux de base, et l’inclusion économique. Mais, tout cela reste insuffisant à ses yeux. Car, les stéréotypes persistent, l’égalité politique reste à conquérir, les violences basées sur le genre sont une réalité, l’accès des femmes rurales à l’éducation et aux ressources économiques doit être revendiqué. C’est pourquoi, la directrice générale du Centre africain d’études supérieures en gestion (Cesag), Pr Roseline Dado Worou Houndekon, dit que le combat n’est pas encore terminé. Elle a appelé les hommes à se joindre à elles pour mener à bien le combat de l’égalité entre les sexes, mais aussi pour montrer à la société que nos sœurs, nos mères qui n’arrivent pas à s’exprimer, qui n’arrivent pas à bénéficier de tout ce que la société est censée leur donner pour ces femmes, nous devons nous battre pour qu’elles puissent être à notre niveau et nous dépasser.
« Femmes, ce combat est le nôtre, alors levons-nous et construisons ensemble pour un futur égalitaire, même si la relève est assurée », a-t-elle déclaré. « Notre combat continue. Nous allons gagner, même si ce n’est pas nous, les générations futures gagneront ce combat. Mais je pense qu’on peut le gagner », insiste-t-elle. La Directrice générale du Cesag s’exprimait hier en marge de la célébration de la journée internationale des droits de la femme.
Cette rencontre organisée par les femmes de cet établissement qui regroupe presque toutes les nationalités du continent noir, sur le thème «Droits, égalité et autonomisation pour toutes les femmes et les filles», est une occasion pour ces dernières de communier ensemble et de réfléchir sur des thématiques qui vont leur permettre de booster le développement de l’Afrique dans le sens le plus possible. Pour elle, ce que l’homme est capable de faire, la femme peut le faire. Mais ce que la femme peut faire, l’homme ne peut pas le faire. Raison pour laquelle, précise-t-elle, « c’est un combat collectif et non un combat contre les hommes ».
Selon la Directrice générale du Cesag, c’est la femme qui fait le président, c’est la femme qui fait tout. Mais la société lui a donné un rôle, qui doit être un rôle d’avant-garde. « Cela doit être derrière et non devant », a-t-elle souligné. Avant de faire savoir que ceux qui ont été formés pour rester devant n’ont pas joué pleinement leur rôle. « C’est pourquoi, aujourd’hui, nous sommes prêtes, pour assurer l’avenir de l’humanité, à prendre également le devant, sachant que c’est une lourde responsabilité», a-t-elle conclu.
Abondant dans le même sens, Mlle Konan Naja, étudiante en Banque et Finances dans cet établissement, et présidente de l’Association des stagiaires et étudiants-manageurs du Cesag, a fait savoir que la réflexion sur les thématiques est «une réflexion mûre» qui appelle à l’action. «Aujourd’hui, c’est aux femmes, aux jeunes filles de comprendre qu’elles ont leur place dans la société. Et ce qu’elles se rendent demain, dépend de ce qu’elles pensent aujourd’hui», a-t-elle déclaré.
«Nous encourageons tous les étudiants-manageurs à prendre des initiatives, ne pas avoir peur et s’affirmer davantage pour remporter la bataille des droits», ajoute la présidente de l’Association des stagiaires et étudiants-manageurs. «Nous femmes d’aujourd’hui, nous allons jouer notre partition et nous allons continuer à le faire jusqu’à l’obtention totale de nos droits», a déclaré, pour sa part, Sokhna Mously Seye, cheffe service du support étudiant au niveau du Cesag. Pour elle, les femmes doivent se rendre autonomes dans un système conçu sans elles.
Deux panels axés sur les thèmes : « Droits et égalité des femmes et des filles» et « autonomisation des femmes et des filles » ont fait objet de discussion et réflexion lors de la célébration de la Journée internationale des droits de la femme au Cesag.