Dans le cadre du Programme de résilience et de relance des Micro-entreprises et des Petites et moyennes entreprises au Sénégal (P2R), un atelier de promotion et de diffusion des projets innovants s’est tenu hier, jeudi 20 mars 2025, à Dakar. Cette initiative qui vise à renforcer la résilience et la relance post-Covid-19 des Mpme, met l’accent sur l’innovation technologique.
Par Idrissa NIASSY
La composante 3 du Programme de résilience et de relance des Micro-entreprises et des Petites et moyennes entreprises au Sénégal (P2R) qui porte sur «l’innovation technologique», compte accompagner 5 Projets d’innovation retenus, après une sélection de haut niveau par un Comité mis en place pour cette occasion. Ces Projets ont été réunis hier, lors d’un atelier de promotion et de diffusion desdits projets innovants auprès des utilisateurs potentiels du P2R pour présenter leurs innovations en termes de process, de produits développés.
Selon Ousmane Sy, Coordinateur pays du P2R, ces innovations pouvant être transférés dans le développement, peuvent être utilisés par d’autres entreprises pour leur développement. Ces projets retenus viennent de trois régions essentiellement, de Dakar, de Thiès et de Saint-Louis, et portent la production de lait de corps naturel à base de «Soump» dattier du désert (Balanites aegyptiaca) et de poivrier de Guinée développé par l’entreprise Gana ; sur la fermentation améliorée du poisson qu’on appelle communément «Guedj» par la valorisation de trois ferments de Lactococcus, lactis subsp et lactis nisiongènes, mis au point par l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. « Cette fermentation permet non seulement de réduire la quantité de sel à mettre pour le salage et le séchage, mais aussi la durée de séchage et améliorer la qualité nutritionnelle du poisson séché par sa texture, par sa couleur, par son goût », explique le Coordinateur de P2R. Le Projet 3, porte sur le développement de farines alimentaires instantanées enrichies à partir de céréales, légumineuses et fruits locaux, par la technique de l’extrusion. Initié par le Gie Darou Salam de Touba, il permet aux femmes et aux enfants malnutris d’améliorer leur santé, tout en luttant contre cette malnutrition connue au Sénégal et qui est un problème assez sérieux de santé publique.
Le quatrième porte sur la mise en place d’un réseau de femmes qui travaillent sur la fraise (Fraisen). « Ici la technologie de culture a non seulement été améliorée par des techniques, mais pour la transformation de la fraise en d’autres produits même alimentaires, cosmétiques, puisque le parfum de fraise peut être utilisé dans le savon, dans les détergents », a indiqué M. Sy. Pour lui, la fraise n’est pas simplement quelque chose qu’on peut manger, mais qui a d’autres utilités.
Et enfin, le cinquième Projet porte sur la mise en place d’un réseau de projets innovants, porteurs d’emplois, qu’une structure qui s’appelle Concrète a développé. « C’est un Projet d’amortissage industriel qui permet aux jeunes qui cherchent des projets à mettre en œuvre, de pouvoir faire un business plan à partir de ces idées de projets et les traduire en entreprise qui va créer des emplois, développer des produits et des services », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter : « ces projets qui ont pour spécificités et cibles, les jeunes et femmes, leur permettent de pouvoir émerger et de contribuer au développement de l’industrie au Sénégal, mais aussi de la création surtout d’emplois ».
Le Représentant de l’Onudi, Malick Sy, dans sa prise de parole, a fait savoir que, comme le P2R est à terme, ils sont en train de travailler pour le passage de témoin avec des projets qui travaillent sur la même thématique. «Un Projet dénommé Clean Tech va continuer le travail en essayant de promouvoir les startups en matière de projets innovants et en matière de production », a-t-il indiqué, tout en annonçant qu’une rencontre est même prévue entre le ministère de l’Industrie et du Commerce et celui de l’Enseignement Supérieur et de la Formation Professionnelle.
Abondant dans le même sens, le Secrétaire général du ministère de l’Industrie, Seydina Aboubacar Sadikh Ndiaye, qui a présidé la cérémonie d’ouverture de cette rencontre, a fait savoir que cet atelier représente « une opportunité stratégique » pour les entreprises en quête de solutions innovantes, en « favorisant le développement technologique et la compétitivité des Mpme au Sénégal ». Il a profité de cette occasion pour inviter les autorités étatiques à miser sur la recherche et le développement. Car, dit-il, ils permettent de développer des innovations. « Dans le monde, tous les pays qui se sont développés, sont passés par la promotion des innovations », affirme-t-il. Pour lui, ce Projet symbolise un engagement fort envers le développement durable et la prospérité économique.




