Situé dans la basse Casamance (Département d’Oussouye), le poste de santé de Cap-Skirring manque pratiquement de tout. Alors que la commune de Djembéreng fait partie des communes les plus riches du Sénégal, vu les infrastructures hôtelières et l’aéroport international de Cap-Skirring, ce qui est paradoxal.
Par Idrissa NIASSY
Le papillomavirus humain (Hpv) causant des milliers de cas de cancer chez les femmes, de même que chez les hommes, est source de nombreux dégâts chez la population. Et que la vaccination prophylactique contre le Hpv peut prévenir efficacement le cancer du col de l’utérus. C’est pourquoi, au Cap-Skirring, dans le cadre de la lutte contre les infections sexuellement transmissibles (Ist), 101 filles ont bénéficié de la vaccination contre le Hpv au niveau du poste de santé.
Selon l’Infirmier-chef de poste (Icp) du poste de santé de Cap-Skirring, Cyril Antoine Bapisseine, les Ist et le Vih sont fréquents chez les jeunes, même si en 2025, un seul cas de Vih positif est signalé. Pour les cas d’Ist, le poste de santé accueille jusqu’à 30 cas par mois concernant les écoulements. « Pour les Ist avec ulcérations, on peut avoir jusqu’à 15 cas par mois », a-t-il fait valoir. Pour l’Icp, le melting-pot existant dans cette zone est source de tout ce mal. Parce qu’avec l’aéroport international, la pêche et durant l’ouverture de la saison touristique, il y a beaucoup de gens qui viennent d’ailleurs pour gagner leur vie au Cap-Skirring.
Il s’exprimait lors de la caravane de presse organisée par l’Ajspd en collaboration avec la Dsme du 22 au 25 avril 2025, dans la région de Ziguinchor.
101 filles vaccinée contre le Hpv
Le Hpv est une infection sexuellement transmissible courante. La quasi-totalité des personnes sexuellement actives seront infectées à un moment de leur vie, le plus souvent sans présenter de symptômes. L’infection peut se manifester par des lésions cutanées, génitales et au niveau de la gorge. Les préservatifs peuvent contribuer à prévenir les infections à Hpv, mais ne constituent pas une protection complète, car ils ne couvrent pas l’intégralité des parties génitales.
Concernant le Vih, dit-il, « les années précédentes, on a eu à suivre presque 32 personnes Pv-Vih ». Ces derniers, d’après lui, viennent régulièrement prendre leurs médicaments, les Arv qui sont dans le programme national de la prévention contre le Vih-Sida. « C’est une prise en charge gratuite au niveau du poste de santé. Il suffit de venir prendre à chaque fois que le besoin se fait sentir », a-t-il clairement expliqué. « Il y a aussi des cas de malnutrition (5 cas par mois) dans cette localité », ajoute-t-il.
Mais, à part ces infections sexuellement transmissibles, le poste de sante de cette localité est confronté à plusieurs difficultés, bien faisant partie d’une des communes les plus riches du Sénégal. Ce qui est aberrant, la Commune de Djembéreng ne dispose que d’une seule ambulance qui va servir à cinq postes au même moment. L’autre problématique, c’est la prise en charge des acteurs communautaires qui viennent aider le corps médical au niveau du poste de santé. Il n’y a pas une prise en charge. C’est le poste de santé et le Cds qui essayent de les motiver mensuellement. À toutes ces difficultés, s’ajoute la facture d’électricité, où le poste de santé bénéficie maintenant d’un compteur Woyofal. Donc, si tu ne payes pas, il y aura forcément coupure d’électricité.
C’est pourquoi, l’Infirmier-chef de poste plaide pour que cet établissement de santé bénéficie non seulement de la Responsabilité sociétale d’entreprise (Rse), mais qu’il soit accessible. Il a également plaidé pour que le poste de santé soit érigé en centre de santé de niveau 1, vu que le poste de santé polarise une population de 8000 habitants.