Pour partager les résultats du programme «Amélioration de la santé de la reproduction des adolescentes au Sénégal (Ados), le Centre de recherche pour le développement international (Crdi) du Canada a organisé hier mardi 20 mai 2025 une rencontre à la Place de Souvenir africain de Dakar. Les résultats de ce projet de 5 ans ont très significatifs.
Par Idrissa NIASSY
Les résultats du Programme « Amélioration de la santé de la reproduction des adolescentes au Sénégal » (Ados) présentés ce mardi 20 mai 2025, à la Place du Souvenir africain de Dakar, ont été satisfaisants. Ce projet quinquennal d’un montant global de 3 milliards F Cfa financé par le Centre de recherche pour le développement international (Crdi) et Affaires mondiales Canada (Amc) a permis la mise en œuvre de 16 projets par des acteurs locaux dans 10 régions et localités du Sénégal touchant ainsi 141 000 jeunes à travers une approche multisectorielle impliquant institutions de recherche, associations de jeunes, autorités locales, leaders communautaires et religieux et le gouvernement.
Il a également permis d’établir 13 mécanismes d’engagement de jeunes et 47 engagements pris par des acteurs clés pour soutenir la santé reproductive des adolescentes et lutter contre les violences basées sur le genre.
Plus de 414 décideurs locaux ont aussi été formés sur les thématiques de la santé de la reproduction et de la violence basée sur le genre, et 75 % des relais communautaires ont développé des actions de lutte atteignant 200 signalements de cas de violences basées sur le genre. 21 chercheurs dont 15 femmes ont aussi été appuyés et formés en recherche sur la santé de la reproduction des adolescentes par ce programme.
Pour Marie Gloriose Ingabire, Directrice régionale du bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre du Crdi, «les questions de santé de la reproduction mettent principalement l’accent sur les femmes, avec très peu d’attention aux adolescentes qui constituent, pourtant, une catégorie très différente et spécifique », avec des problèmes de santé distincts de ceux des adultes. «Nous croyons fortement qu’une bonne santé de la reproduction est non seulement un prérequis à l’épanouissement des adolescentes, mais un gage de leur participation effective dans la construction et l’avancement de leurs sociétés», a-t-elle fait valoir lors de la présentation des résultats jugés positifs de ce Programme.
Il contribue grandement, selon elle, à cette priorité en combinant la recherche-action participative pour produire des données probantes et l’engagement des jeunes par des approches de sensibilisation, de mobilisation et de plaidoyer menés par des organisations de la société civiles.
Abondant dans le même sens, Eugenia Zorbas, Directrice adjointe de la Coopération canadienne, de déclarer : « nous sommes convaincus que promouvoir la santé de la reproduction, c’est poser les bases d’un développement durable et équitable. Pour elle, ce Programme démontre qu’en investissant dans les filles, «nous investissons dans des communautés plus fortes et dans l’avenir du Sénégal».
Selon la Directrice adjointe de la Coopération canadienne, les résultats de ce Programme Ados célébrés hier allient «puissance scientifique, participation communautaire et innovation sociale», pour répondre aux défis liés à la santé de la reproduction des adolescents et à la lutte contre la violence basée sur le genre. Elle a profité de cette occasion pour plaider pour la pérennisation de ce Programme. « Nous encourageons vivement l’État du Sénégal à s’approprier les résultats de ce Programme, à les intégrer pleinement dans ses stratégies nationales en matière de santé, de jeunesse et de genre, et à renforcer les synergies entre les institutions, les collectivités locales et la société civile », a-t-elle conclu.
Venue présider la cérémonie d’ouverture de ce partage des résultats sur la santé de la reproduction des adolescentes, Maguette Dia, Cheffe de la Division de la santé de l’adolescent, à la Direction de la santé de la mère et de l’enfant (Dsme) du ministère de la Santé et de l’Action Sociale, a fait part que ce programme phare regroupe des projets qui ont été mis en œuvre avec l’accompagnement du ministère de l’Enseignement Supérieur. « Nous avons cinq projets de recherche action qui reposent sur des bases scientifiques. Et également 11 projets qui ont été coachés et dirigés avec les associations mises en œuvre, avec les associations de jeunesse », a-t-elle expliqué. Avant de conclure : « ce projet entre en droite ligne avec les stratégies mises en œuvre au niveau de la Direction de la santé de la mère et de l’enfant ». Le ministère de la Famille a également pris part à ce rendez-vous.
