Pour la prise en charge des préoccupations des adolescents et jeunes victimes de violences basées sur le genre (Vbg) sur tout le territoire national, L’ONG ACDEV envisage de construire des centres dédiés dans les régions.
Par Idrissa NIASSY
Selon Mohamed Ka, Chargé de projet au niveau de l’Ong Action et Développement (AcDev), des centres spécialement dédiés aux adolescents et jeunes victimes des violences basées sur le genre seront construits dans les régions. « Ces centres, différents des Centres de premier accueil (Cpa) déjà existant à Saint-Louis, Ziguinchor et Dakar et des Centres départementaux d’assistance et de formation pour la femme (Cedaf), seront non seulement gérés par l’État, mais seront spécifiquement destinés aux victimes de Vbg », a-t-il déclaré. Car, pour lui, il y a un déficit criard de structures dédiées à ce genre de violences qui a été constaté lors de l’élaboration du plan d’action de plaidoyer dans les différentes régions où le projet est présent.
Il s’exprimait en marge de la cérémonie d’ouverture de l’atelier d’élaboration de l’Argumentaire et de messages clés de plaidoyer qui se tient du 21 au 23 mai 2025, à la salle de conférence de la Direction de développement du capital humain (DDCH) à Dakar. Cette activité qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre d’un projet de plaidoyer pour la promotion de la santé et du bien-être des adolescents et jeunes de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, permettra de mettre en place des arguments et des messages solides, afin de convaincre les décideurs à augmenter le financement attribué à la santé et au bien-être de cette tranche d’âge, tout en contribuant au renforcement de l’environnement juridique social. Elle est mise en œuvre depuis novembre par l’Ong AcDev au Sénégal.
Concernant toujours ce financement de la santé des jeunes qui est jugé insuffisant dans le pays, il invite l’État à maximiser davantage les efforts dans ce domaine. M. Ka a également fait part qu’il est prévu une révision du curricula afin d’y introduire l’éducation pour la santé et le bien-être. « Ce plaidoyer est longtemps entamé et AcDev est membre du groupe consultatif », explique-t-il.
Dans les régions de Saint-Louis, Matam, Sédhiou et Dakar où le projet est présent, de belles réalisations ont été faites avec la mise en place de Comités régionaux légalement institués et d’un bureau présidé par les gouverneurs desdites régions avec un point focal de l’Ong et des services déconcentrés.
Les adolescentes et jeunes femmes sont souvent vulnérables à la violence physique et sexuelle. L’Eds 2023 a révélé que 29 % des femmes de 15 à 49 ans ont subi des violences de la part de leur partenaire au moins une fois dans leur vie. Et que seulement 20 % des jeunes qui fréquentent les Espaces conseils ados-jeunes (Eca) de l’Ong AcDev affirment avoir accès à des services de santé adaptés à leur âge et les structures de santé manquent souvent de personnel formé pour répondre à leurs besoins spécifiques.
Face à cette problématique, elle s’est résolument engagée à accompagner le ministère de la Santé et de l’Action Sociale à faire progresser la politique et la responsabilité en matière de santé et de bien-être au niveau national et à amener les différentes parties prenantes à soutenir la promotion la santé des jeunes et des adolescents mais aussi à s’impliquer dans la création d’un environnement juridique et réglementaire plus favorable aux droits des jeunes et adolescents.
Les ministères de l’Éducation nationale, de la Famille et des Solidarités, et de la Justice, prennent part à cet atelier de trois jours, organisé par l’Ong Action et Développement.