Le président de la « Nouvelle Responsabilité », Amadou Ba a pris part à la cérémonie d’ouverture du Dialogue National du 28 mai 2025. Une participation qui s’explique, selon lui par « l’amour de la Nation ».
Par Dieynaba TANDIANG
« Oui, le climat est tendu. Oui, les arrestations, les restrictions des libertés interpellent. Mais justement : plus le contexte est difficile, plus le dialogue devient une nécessité. Refuser de dialoguer, c’est entretenir l’impasse. Y prendre part, c’est assumer sa responsabilité devant la Nation », c’est la déclaration faite, d’emblée, par Amadou Ba, président de « La Nouvelle Responsabilité » qui a pris par ce 28 mai à la cérémonie d’ouverture du Dialogue National sur le système politique. Le candidat déchu de la présidentielle de mars 2024 a tenu à préciser que : « nous, opposition républicaine, y prenons part, non par naïveté, mais par fidélité à nos principes, par foi en l’avenir, et par amour pour notre patrie ».
L’ancien Premier Ministre a appelé à un pacte national de pacification politique, fondé sur la libération des détenus politiques, de l’indépendance des médias, et des procédures judiciaires perçues comme justes et impartiales. Car, dit-il : « que vaut une démocratie où l’on arrête les opposants sans ménagement ? Où des journalistes, des chroniqueurs sont convoqués, parfois détenus, pour avoir fait leur travail ? ».
Abordant le système électoral, Amadou Ba exhorte les acteurs à « donner à la CENA les moyens et l’indépendance qui s’imposent ». « Donnons réalité au statut de l’opposition et de son chef », ajoute-t-il. Toutefois, quant à l’inscription automatique des jeunes majeurs au fichier électoral, « nous estimons qu’une telle réforme, aux implications profondes, doit faire l’objet d’un consensus fort », indique Amadou Ba.
Selon ce dernier, Il est temps de rendre nos institutions plus légitimes. « Cela suppose de renforcer la proportionnelle dans l’élection des députés, et/ou d’introduire un second tour dans le scrutin majoritaire. De même, la Haute Cour de Justice doit être réformée : sa composition, aujourd’hui alignée sur la majorité parlementaire, ne garantit pas l’impartialité attendue. n’oublions pas que c’est notre système démocratique actuel qui a permis les grandes alternances de notre histoire. Il a porté au pouvoir les gouvernants d’hier, comme il a permis l’accession du pouvoir actuel. C’est un héritage précieux, fruit des luttes, des réformes, des sacrifices consentis au fil des décennies. Que l’on soit du pouvoir ou de l’opposition, nous devons ensemble préserver cet acquis », rappelle le président de « La Nouvelle Responsabilité ».
Abordant le volet économique, il souligne que le Sénégal fait actuellement face à des pertes d’emplois, à une dette croissante et à une situation budgétaire préoccupante, sur fond de vulnérabilité externe. « On peut ne pas s’entendre sur les causes, mais il faut qu’on s’accorde sur des solutions. Ainsi, le nouveau référentiel stratégique de l’action publique doit être mieux partagé, pour améliorer sa mise en œuvre », a plaidé l’ancien ministre de l’Economie et des Finance sous Macky Sall. Selon lui, la réforme de la politique budgétaire est « nécessaire » et « urgente ». « Elle ne peut plus attendre, il y va de notre souveraineté », a relevé M. Ba.
Cependant, Amadou Ba prévient les nouvelles autorité : « aucun levier de relance ne fonctionnera dans un climat d’instabilité politique et social, au surplus dans un environnement international instable ».