Dans le cadre de sa stratégie de renforcement des compétences des acteurs du systèmes de santé, le ministère de la Santé, à travers le Pnlp, en partenariat avec l’Institut Pasteur de Dakar (Ipd) et l’Université de Strathmore au Kenya, a organisé hier un cours national sur le leadership, la gestion et la gouvernance dans le domaine de la lutte contre le paludisme. Cette formation à l’intention des cadres supérieurs et intermédiaires du niveau central, intermédiaire et opérationnel, est une occasion pour le directeur de cabinet du ministre de la Santé de revenir sur le vaccin antipaludique.
Par Idrissa NIASSY
Certains pays, comme la Côte d’Ivoire, le Kenya, ont déjà eu à lancer l’utilisation du vaccin contre le paludisme. Au Sénégal, bien que le processus soit enclenché pour son utilisation, son niveau d’efficacité fait déjà polémique. Selon Dr Samba Cor Sarr, Directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l’Action Sociale (Msas), interrogé sur l’utilisation du vaccin dans ce pays, a fait savoir que son niveau d’efficacité est très faible. « Ce vaccin a un niveau d’efficacité extrêmement faible », a-t-il déclaré. C’est pourquoi, dit-il, « dans la dynamique de son utilisation il est plus recommandé de faire ce que l’on appelle une approche intégrée », c’est-à-dire, « en plus qu’on utilise ce vaccin qui ne devrait pas normalement être utilisé n’importe où sur le territoire national », « il faut un ciblage de cette approche-là ».
Il présidait hier la cérémonie d’ouverture d’un cours national de formation sur le leadership, la gestion et la gouvernance dans le domaine de la lutte contre le paludisme, organisé par le ministère de la Santé, en partenariat avec l’Institut Pasteur de Dakar (Ipd) et l’Université de Strathmore au Kenya. Plusieurs pays de la région africaine prennent part à cette formation, qui, au terme doit créer de nouvelles compétences en termes de leadership et de management, autrement dit faire en sorte que les responsabilités et les rôles soient mieux définis, mieux compris, et mieux assumés par les acteurs qui sont engagés dans la lutte contre le paludisme. Selon Dr Samba Cor Sarr, même si l’intégration du vaccin par le Programme de lutte contre le paludisme est prévue, elle doit se faire dans une approche qui sera combinée aux différentes approches qui sont aujourd’hui en cours au niveau du Sénégal.
« À ce niveau les résultats sont en train d’être enregistrés au niveau pays, particulièrement dans le cadre de la lutte contre le paludisme et aussi contre certaines maladies tropicales négligées (Mtn). Parce qu’au niveau du Sénégal des efforts sont en train d’être faits pour que ces programmes-là développent des mécanismes qui accélèrent le processus pour atteindre les objectifs en 2030 », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter : «l’ambition du Sénégal, c’est d’être au rendez-vous en 2030, par rapport aux indicateurs et aux cibles qui ont été définis dans le cadre de l’agenda 2030 ».
Concernant l’atteinte de l’objectif 2030 de l’élimination du paludisme, ce dernier de faire savoir pour y parvenir, «il faut prendre des initiatives qui permettent d’être beaucoup plus efficaces » dans la lutte contre cette maladie. Et pour cela, le Sénégal a déjà eu la chance d’avoir l’action des universitaires, qui, à travers des approches innovantes, aident le pays à capaciter les acteurs qui sont engagés dans la lutte à avoir d’autres méthodes beaucoup plus adaptées face aux changements qui s’opèrent au niveau de l’ennemi. «Plus nous développons des approches plus l’ennemi également cherche à les contourner. Donc, les universitaires arrivent à ce niveau avec nous pour nous aider à être beaucoup plus efficaces », a-t-il expliqué. Avant de conclure : « aujourd’hui, nous avons comme ambition de faire en sorte que les programmes qui utilisent une approche verticale, dans le cadre de la lutte contre la maladie, puissent travailler à ce qu’elle renforce les compétences au niveau horizontal pour qu’effectivement la problématique de la lutte contre la maladie soit l’affaire de tous et qu’on ne soit plus toujours dans une attitude d’attente des recommandations provenant du niveau central. L’initiative doit être une affaire de la communauté, une affaire des districts, soit une affaire des régions».