Bassirou Diomaye Faye s’est prononcé sur les décès récents de citoyens à Rosso et à Cambérène, suite à des interventions policières, à sa descente d’avion, de retour de Séville. Il a condamné les actes et exigé des enquêtes et des sanctions exemplaires à l’encontre des responsables.
Par Dieynaba TANDIANG
Le Président de la République du Sénégal a déploré l’intervention de la Police à Rosso et à Cambérène, occasionnant des pertes en vies humaines. Il a évoqué le sujet ce mercredi 2 juillet 2025, à son retour de Séville où il a pris part à la 4e Conférence Internationale sur le Financement du Développement. Le Chef de l’Etat a rappelé que sur le plan des principes, « les forces de l’ordre sont censées rassurer les populations et les protéger. Les interpellations ne doivent pas causer la mort » et surtout le fait que des citoyens sénégalais meurent, lors d’interpellations de la police, ne pourrait jamais être considéré comme une banalité ». Sous ce rapport, il a fait savoir que des enquêtes sont en train d’être menées « en toute impartialité » pour situer les responsabilités quel qu’en soit le niveau et appliquer, « avec toute la vigueur » et « la froideur » qui sied, les sanctions qui s’imposent.
« Dans des images que j’ai pu moi-même voir, il apparaît des scènes insoutenables et qui sont inacceptables dans le cadre d’interventions policières », a confié Diomaye Faye. « On ne saurait se servir de citoyens qui ont fait l’objet d’une arrestation dans le cadre d’échauffourées contre la police ou d’un quelconque corps constitué dans le cadre des FDS, comme bouclier. Cela ne ressort pas des règles d’engagement des Forces de Défense et de sécurité sur le terrain », a martelé le Président de la République.
Par conséquent, il a engagé le ministre de l’Intérieur, par le biais du directeur général de la Police, à mener, avec diligence, les enquêtes, à situer les responsabilités et à soumettre un rapport circonstancié et que si des sanctions s’imposent, d’y aller avec toute la responsabilité qu’il faut pour que ces cas puissent servir d’exemples et que plus jamais, la mort dans les commissariats ou à l’occasion d’interventions, qui peuvent être maîtrisées, ne puissent être accepté comme relevant de la normalité.
Mission à Séville
A la même occasion, le Chef de l’Etat est revenu sur sa mission à la Conférence Internationale sur le financement du développement à Séville. « Nous avons défendu la position constante du Sénégal en ce qui concerne d’abord la promotion d’un multilatéralisme inclusif qui, seul, doit être le cadre d’actions dans le respect du droit international pour une paix et une sécurité, sans laquelle il ne peut y avoir de développement », a confié Bassirou Diomaye Faye. Selon lui, l’humanité ne peut tomber dans l’amnésie et oublier que les vieux démons qui ont engendré la guerre dans des périodes sombre de notre histoire prendre le dessus, encore moins accepter que tout ce qui a été bâti sur des décennies au prix d’efforts soutenus, quel qu’en soit le lieu, puissent détruit par des guerres du jour au lendemain et que cela ne puisse faire l’objet d’une dénonciation collective et d’un retour à l’ordre mondial légal.
Sur le plan de la dette, poursuit, le Président, la position du Sénégal reste constante et « nous l’avons défendue ». Diomaye estime que les conditions dans lesquelles les pays les moins avancés s’endettent ne s’accommodent pas avec le financement des priorités. « Puisque derrière tout ce qui est amassé en termes de ressources intérieures, même souvent les ressources qui sont acquis par la voie de l’endettement, servent souvent, en priorité, pour garder la crédibilité de la signature du pays, à rembourser la dette et les services de la dette au lieu de financer des secteurs clés comme la santé, l’éducation et la promotion de l’emploi des jeunes et l’autonomisation des femmes.
