Il n’y a plus de base française au Sénégal ni en Afrique de l’Ouest. Les deux dernières emprises de Dakar ont été rétrocédées ce 17 juillet à l’armée sénégalaise. Cela marque la fin de la présence permanente de l’armée française au Sénégal. Ce passage sous drapeau sénégalais est tout un symbole.
Au son de l’hymne national, le drapeau vert, jaune et rouge du Sénégal a été hissé sur la place d’arme du camp Geille à la place du drapeau français. Tout un symbole. Ce camp, situé au cœur de la capitale en plein centre-ville dans le quartier Ouakam, est la plus vaste des six emprises que l’armée française avait encore à Dakar avec cinq hectares. Mais c’était aussi la dernière base militaire française en Afrique de l’Ouest qui a fermé ce jeudi – tout comme l’escale militaire française située à l’aéroport de Dakar, signe de la reconfiguration globale de la coopération de défense entre la France et l’Afrique.
Le chef d’état-major de l’armée sénégalaise, le général Mbaye Cissé, et le général Pascal Ianni à la tête du commandement de l’armée française pour l’Afrique, se tenaient côte à côte face au drapeau avant une remise de clef symbolique. Une clef un peu ancienne qui marque la passation de la dernière base militaire française ici sous commandement sénégalais. « C’est un tournant important dans le riche et long parcours de coopération entre le Sénégal et la France » a affirmé le chef d’état-major de l’armée sénégalaise, le général Mbaye Cissé qui a évoqué « la nouvelle doctrine de défense » voulu par les nouvelles autorités, celle d’un partenariat fondé sur la souveraineté de chaque pays.
Avec la rétrocession de cette base française, le général Pascal Ianni a de son côté parlé d’« une nouvelle étape» et d’« un changement nécessaire » dans la coopération militaire. « Nous devons réinventer nos partenariats face à la jeunesse » a-t-il dit et « agir différemment », « plus besoin de base pour cela ».
Pour le Sénégal ce départ marque le point final d’une présence permanente de l’armée française dans le pays depuis l’époque coloniale, comme l’explique le professeur d’histoire à l’université Cheikh Anta Diop, Mor Ndao : « Ce sont des éléments qui sont en permanence au Sénégal depuis le XIXe siècle, depuis la période coloniale, qui se sont consolidés depuis cent cinquante ans. Que cela soit remis en question constitue tout un symbole. C’est une période très importante dans l’histoire de la coopération militaire entre la France et le Sénégal ».