Ouf de soulagement pour les présumés ou futures victimes. Kocc, le maître chanteur des réseaux sociaux a provoqué la terreur de certains compatriotes pendant plus de cinq ans.
Par Ibrahima DIOP
Avec l’avènement des réseaux sociaux, quoi de plus beau que l’argent facile. C’est l’opportunité à ne surtout pas rater pour ce jeune féru de la toile. Son mode operandi, faire chanter des personnes de la Jet-set sénégalaise, parfois même des anonymes dont il détient les « sextape » (des nudes). S’érigeant en donneur de leçon, Cocc se faisait le plaisir de publier des nudes dans un site internet qu’il avait lui-même créé. Il y a plus de cinq ans, ses publications avaient pignon sur rue.
Jusqu’à ce jour, personne n’avait pu mettre la main sur lui. Tantôt certains disaient qu’il vivait au pays, tantôt on disait qu’il vit à l’étranger. Parfois, certains malins profitaient de son anonymat pour faire leur forfaiture. Mais, ce génie du chantage avait toujours le don de les mettre hors d’état de nuire. Certains vouaient même une certaine admiration pour son génie.
Mais, il a beau courir, c’était sans compter sur la détermination des enquêteurs de la Division spéciale de la cybersécurité (Dsc). Il est finalement tombé. Désormais l’on peut mettre un nom sur cette terreur que fut Kocc Barma (nom d’un sage sénégalais, dont les proverbes sont souvent cités pour rappeler les valeurs ancestrales, Ndlr).
La traque de « Kocc Barma » était devenue une priorité pour les autorités. Malgré la discrétion et la complexité des opérations de ce cybercriminel, la Dsc a mené des investigations techniques poussées, combinées à une analyse minutieuse des mouvements financiers suspects. Ces efforts ont finalement permis de localiser El Hadj Babacar Dioum dans un immeuble sécurisé de la capitale sénégalaise.
Selon le journal Libération, l’arrestation, menée avec le soutien de la Brigade d’Intervention Polyvalente (Bip), a été fructueuse. Lors de l’opération, les enquêteurs ont mis la main sur des centaines de sextapes de citoyennes sénégalaises, confirmant l’ampleur et la gravité des agissements du réseau. Ce butin numérique constitue une preuve matérielle accablante de l’étendue des activités illicites. Face aux enquêteurs, El Hadj Babacar Dioum a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Cependant, il a catégoriquement nié être le fameux « Kocc Barma ».
Une dénégation qui pourrait être mise à mal par les preuves numériques déjà collectées. En effet, la même source précise que des éléments irréfutables lient directement El Hadj Babacar Dioum (son vrai nom) aux plateformes incriminées, suggérant qu’il est bien l’homme derrière ce pseudonyme qui a semé la terreur sur la toile sénégalaise.
Le journal Libération, qui a suivi l’affaire de près, rapporte que les conséquences psychologiques pour les victimes sont dévastatrices : humiliation publique, climat de peur permanent, et dans les cas les plus tragiques, des pensées suicidaires.