Le Parlement ghanéen a adopté le projet de loi sur la pêche et l’aquaculture 2025, qui vise à renforcer la réglementation de ces secteurs. Avec l’adoption de ce projet de loi, les récents engagements visant à étendre la zone exclusive côtière (Zec) du pays de 6 à 12 milles marins et à interdire la pêche industrielle dans l’ensemble des eaux territoriales du Ghana sont désormais inscrits dans la loi.
Par Idrissa NIASSY
Ce projet de loi qui vient d’être adopté par le Parlement ghanéen, établit un cadre juridique moderne visant à améliorer la gouvernance, le développement et la durabilité du secteur de la pêche, qui joue un rôle crucial dans l’économie nationale du Ghana. Selon Dr Steve Box, Directeur des programmes de Blue Ventures, faisant un commentaire sur son adoption, reconnue et répliquée sur tout le littoral ouest-africain et au-delà. «Nous espérons également que cette décision importante prise par le Ghana, qui consiste à donner la priorité aux droits des communautés côtières et à préserver leur avenir, sera désormais reconnue et répliquée sur tout le littoral ouest-africain et au-delà», a-t-il déclaré.
«Mes collègues d’Afrique de l’Ouest et moi-même saluons le leadership de la commission parlementaire spéciale sur l’alimentation, l’agriculture et le cacao, du ministère du Développement, de la Pêche et de l’Aquaculture et de la Commission des Pêches pour avoir soutenu ce processus». Pour lui, l’adoption de ce projet de loi est «un moment historique», et «l’accent doit désormais être mis sur sa mise en œuvre effective», notamment «le renforcement de la cogestion et la mise en place d’un suivi, d’un contrôle et d’une surveillance rigoureux», afin de «garantir que les communautés soient habilitées à jouer leur rôle de gardiennes des eaux territoriales». «Nous exhortons les autres nations à s’engager dans cette voie positive pour la justice océanique en plaçant les communautés côtières au centre de la gouvernance de leurs eaux», a-t-il conclu
Pour les communautés de pêcheurs, qui réclament depuis des années une protection renforcée contre la menace que représentent les activités de pêche industrielle et un rôle clair dans la gestion de la pêche côtière, cette législation marque une étape importante. Ainsi, les membres de la Transform Bottom Trawling Coalition, qui comprennent des représentants des pêcheurs artisanaux, ont mené une campagne intensive en faveur de la création et de l’extension des zone exclusive côtière dans les eaux territoriales, et ont joué un rôle déterminant dans l’obtention de l’engagement initial du gouvernement ghanéen, ainsi que dans l’adoption du projet de loi.
Dans un communiqué qui nous est parvenu, le président national de l’organisation partenaire de Blue Ventures (Bv) dans la région, la Canoe and Gear Owners in Ghana (CaFGoag), Nana Kweigyah, s’est félicité de cette résolution. «Au nom des pêcheurs artisanaux, j’exprime ma sincère gratitude et mes félicitations au Parlement ghanéen, au gouvernement ghanéen et à toutes les parties prenantes du secteur de la pêche pour cette décision historique», a-t-il déclaré. «En tant que gardiens de la mer, la CaFGoag s’engage à coopérer pleinement pour garantir le succès de cette décision historique et est prête à mobiliser les pêcheurs pour la surveillance et le contrôle participatifs des eaux territoriales», ajoute-t-il.
En outre, la protection des eaux territoriales contre la pêche industrielle contribuera à préserver les moyens de subsistance de milliers de pêcheurs artisanaux et de transformateurs de poisson, à protéger les zones de reproduction et de nurserie des poissons et à favoriser la reconstitution des stocks halieutiques en déclin dans les eaux côtières du Ghana. Cela permettra à son tour de renforcer la sécurité alimentaire et les économies locales des communautés côtières. Le projet de loi introduit également des sanctions plus sévères pour la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (Inn).