Quatorze exciseuses ont pris l’engagement, mercredi, à Tambacounda (est), d’abandonner l’excision des filles, une coutume pratiquée le plus souvent dans la clandestinité, dans cette partie du pays.
« Depuis des années, nous organisons des cérémonies d’abandon de la pratique de l’excision dans plusieurs pays. Notre réseau travaille avec le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Mali et le Sénégal. Nous sommes à Tambacounda pour une cérémonie de reconversion de 14 anciennes exciseuses venues des villages de la région, qui ont juré d’abandonner cette pratique néfaste à la santé de la femme », a déclaré Aminata Diallo, membre du Réseau des femmes pour la lutte contre les violences basées sur le genre, une organisation basée au Burkina Faso.
La cérémonie marquant l’abandon de l’excision a eu lieu au centre culturel de Tambacounda, sur le thème : « Du couteau à la médaille, ensemble développons un partenariat institutionnel et le réseautage pour accélérer l’éradication de toutes formes de violences basées sur le genre ». « Nous voulons faire des exciseuses et des exciseurs de chaque pays des animateurs, qui vont sensibiliser sur les conséquences des violences [liées au] genre, comme l’excision », a dit Aminata Diallo. Elle déplore la persistance de cette pratique dans certains villages de la région de Tambacounda.
« La situation n’a pas vraiment évolué comme nous le souhaitons, l’excision se pratique dans la clandestinité. C’est pour cela que nous avons créé ce réseau. Les exciseuses se déplacent souvent, d’un pays à un autre, perpétuant cette pratique de façon clandestine », a-t-elle signalé.
Le Réseau des femmes pour la lutte contre les violences basées sur le genre envisage de fournir une aide sociale aux anciennes exciseuses, selon Mme Diallo. « On sait que certaines exciseuses s’adonnent à cette pratique pour des raisons économiques. C’est pour cette raison que nous prévoyons de les soutenir », a-t-elle dit, précisant qu’il s’agit de les aider à mener des activités génératrices de revenus.
Avec APS
