Dieynaba TANDIANG
« Je suis convaincu que nous devons très rapidement nous débarrasser des impasses intellectuelles dans lesquels les écoles de pensée occidentales ont enfermé les intellectuels africains », a déclaré ce jeudi le Président Bassirou Diomaye Faye. Il a présidé ce 31 juillet 2025, au Grand Théâtre National Doudou Ndiaye Coumba Rose de Dakar, la cérémonie de remise des prix aux lauréats du Concours général 2025.
Pour le Chef de l’Etat, « il est urgent que les pays africains saisissent toutes les opportunités qu’offrent les sciences et technologies nouvelles comme le nucléaire, la biotechnologie, le numérique, l’intelligence artificielle, l’espace, etc ». « Nous n’avons pas pris le même départ que les autres continents, ce qui, malheureusement, nous oblige aujourd’hui d’être dans un perpétuel rattrapage », regrette-t-il.
Le Thème : « Transformation humaniste de l’éducation à l’ère du numérique et de l’intelligence artificielle : enjeux, défis et perspectives » est, selon lui, une invite à une réflexion essentielle sur notre responsabilité collective de garantir une transition éducative centrée sur l’humain. A cet égard dit-il : « lorsqu’on maîtrise une science, une technologie, on peut choisir de ne pas l’utiliser, on peut choisir de l’humaniser. Par contre, si on passe son temps à réfléchir sur les méfaits d’une science ou d’une technologie, le jour viendra où nous en aurons besoin et nous serons dans l’incapacité de bénéficier de ses bienfaits ».
Il rappelé qu’en réalité, la science et la technologie, depuis la nuit des temps, que ce soit hier avec le levier et aujourd’hui avec l’Intelligence artificielle, ont toujours présenté deux visages : le bien et le mal. « Oui, les défis sont nombreux ! Je place en premier la maîtrise des sciences, des technologies, du numérique et de l’Intelligence artificielle. À l’heure où l’intelligence artificielle peut déléguer nos décisions, nos raisonnements, voire nos émotions, il devient impératif de cultiver chez nos jeunes, la capacité à penser par eux-mêmes, à discerner, à douter, à créer ».
Pour Bassirou Diomaye Faye, le numérique et l’intelligence artificielle doivent, dans cette optique, être mis au service de l’humain, de la communauté, du sens du vivre-ensemble. « Nous devons combiner la logique des machines avec la sagesse des peuples ; la vitesse des algorithmes avec la profondeur des valeurs. C’est donc bien une transformation humaniste et technocratique, une coopération entre l’Homme et la Machine, que nous devons porter. Et c’est cette vision que l’État du Sénégal assume pleinement dans ses choix de politique publique, notamment à travers l’Agenda national de Transformation Sénégal 2050, qui fait de l’éducation, de la science, de la technologie, du numérique et de la formation professionnelle les piliers d’un développement endogène, inclusif et durable », a-t-il conclu.