Pour renforcer la coopération afin de protéger la couche d’ozone, ce bouclier vital qui protège la vie sur terre, une réunion conjointe du réseau des responsables nationaux de l’ozone des pays d’Afrique anglophone et francophone se tient à Dakar du 22 au 26 septembre 2025. Organisée par le ministère de l’Environnement et de la Transition Écologique, en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement, cette rencontre est une occasion pour les autorités étatiques du Sénégal de revenir sur les nombreux défis liés à la climatisation et la réfrigération ainsi que l’urbanisation.
Par Idrissa NIASSY
Malgré les progrès significatifs qui lui ont permis de rester fidèle à son engagement multilatéral et à sa vision de développement durable, le Sénégal qui a toujours honoré ses obligations au titre du Protocole de Montréal et de ses amendements, a totalement éliminé les Cfc et dès 2010 ; procédera à la mise en place d’un système national de quotas et de licences pour les substances appauvrissant la couche d’ozone ; à la formation de centaines de techniciens et d’ingénieurs du froid et de la climatisation, y compris de nombreuses femmes, pour promouvoir des technologies respectueuses de l’environnement.
Il s’agit également de la promotion de la recherche locale et des équipements à haute efficacité énergétique, réduisant ainsi la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre ; de l’information et la sensibilisation des consommateurs pour l’adoption des modes de réfrigération et de climatisation écologiquement rationnels. En revanche, les défis qui se posent au Sénégal restent immenses. Il s’agit entre autres, de la demande croissante en climatisation et en réfrigération, liée à l’urbanisation et au réchauffement climatique ; de l’afflux d’équipements de seconde main, souvent énergivores et environnementales, non conformes aux normes ; de la lutte contre les trafics illicites de substances interdites.
Selon le Secrétaire général du ministère de l’Environnement et de la Transition Écologique, Fodé Fall, qui présidait hier la cérémonie d’ouverture de la Réunion conjointe du réseau des responsables nationaux de l’ozone des pays d’Afrique anglophone et francophone qui se tient du 22 au 26 septembre 2025 à Dakar, sous l’égide du ministère de l’Environnement avec la collaboration du Programme des Nations Unies pour l’environnement, reste un moment fort pour passer en revue non seulement les progrès accomplis en Afrique, mais de partager les bonnes pratiques à démultiplier, d’identifier les défis communs à adresser, et de tracer une feuille de route africaine ambitieuse pour la mise en œuvre du Protocole de Montréal et de l’Amendement de Kigali.
Pour lui, la protection de la couche d’ozone est bien plus qu’une obligation environnementale. « C’est une opportunité historique pour l’Afrique, mais aussi une opportunité d’innover et d’adopter des technologies propres adaptées à nos réalités, de créer des emplois verts et inclusifs, de renforcer notre souveraineté énergétique et alimentaire », a-t-il déclaré. Et de poursuivre : « c’est également une opportunité de montrer au monde que l’Afrique peut être à l’avant-garde des solutions aux défis planétaires ».
Il a fait part, par ailleurs, que l’Afrique doit être fière de sa contribution pour la protection de l’environnement à travers les programmes nationaux ozone mis en place et qui ont permis de renforcer, entre autres, les capacités techniques et institutionnelles, en développant la formation des acteurs de l’industrie du froid et de réfrigération, ainsi que la réglementation et le renforcement de la coopération entre pays anglophones et francophones.
Prenant la parole à cette réunion qui intervient au moment où les pays progressent vers l’élimination progressive des hydro chlorofluorocarbures (Hcfc) d’ici 2030, la Directrice du Programme des Nations Unies pour l’environnement, Dr Rose Mwebaza, s’est d’abord félicitée de l’hospitalité du gouvernement sénégalais, avant de revenir sur les efforts consentis par la plupart des pays d’Afrique pour être au rendez-vous de 2030, date de la victoire de la couche d’ozone.
Pour elle, cette réunion n’est pas juste une réunion comme toutes les autres. « C’est une plateforme d’échanges, d’idées, de défis, mais aussi de réussite. Elle permet de mettre l’accent sur le travail que nous faisons, et de parler des questions relatives à la réfrigération, à la gestion des déchets et autres », explique-t-elle. « Elle nous permet également d’harmoniser nos priorités nationales avec nos obligations internationales, tout en essayant de nous conformer dans ce monde dans lequel nous vivons, et avec des instruments et des protocoles », ajoute Dr Rose Mwebaza.
Elle appelle aussi à appuyer davantage les pays à mettre en œuvre les dernières décisions de fonds multilatéraux et à adhérer à l’amendement de Kigali. « J’exhorte tous mes frères et sœurs sur le continent qui n’ont pas fait, d’amener, d’adhérer à cet amendement de Kigali, afin de pouvoir renverser la tendance du réchauffement climatique », a-t-elle conclu.
