Le Forum civil, section sénégalaise de Transparency International, appelle le gouvernement à édifier les citoyens sur « l’usage et la destination des huit (8) milliards de FCFA » annoncés pour l’assistance aux sinistrés des inondations de 2024. Cette interpellation fait suite aux contestations du maire de Ballou et de plusieurs habitants du département de Bakel, qui affirment « n’avoir constaté aucun transfert d’argent malgré les déclarations officielles du ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement. »
Dans une déclaration intitulée « L’épreuve de la transparence dans la gouvernance des affaires publiques », le Forum civil rappelle que « la loi de finances rectificative pour 2024 avait prévu ces ressources pour la prise en charge des populations touchées par les inondations dans les départements de Bakel, Matam et Podor. » Le déblocage des fonds avait été annoncé par le Premier ministre Ousmane Sonko, mais l’organisation estime aujourd’hui qu’il est nécessaire « d’informer les Sénégalais sur l’usage réel de ces ressources publiques ».
Plus largement, le Forum civil salue le respect par le gouvernement et la Cour des comptes de leurs obligations légales en matière de transparence budgétaire, notamment à travers la publication du rapport sur la situation des finances publiques couvrant la période 2019-2024. Il considère que « les réformes récentes, telles que la création de l’Office national de lutte contre la corruption (OFNAC) et les lois sur la déclaration de patrimoine, la protection des lanceurs d’alerte et l’accès à l’information, constituent des avancées majeures dans l’approfondissement de la transparence et de la gouvernance publique durable ».
Cependant, le Forum civil appelle à maintenir la dynamique de concertation entre les acteurs politiques et à garantir une mise en œuvre transparente des politiques publiques. L’organisation attire également l’attention sur l’introduction d’une nouvelle taxe, le « timbre des quittances », fixée à 1 % sur les paiements en espèces. Elle déplore que « la population sénégalaise ait découvert cette taxe à travers des communiqués d’opérateurs privés » et demande « la publication de l’arrêté ministériel précisant son champ d’application. »
Enfin, le Forum civil invite l’État à « trouver le juste équilibre entre la mobilisation des ressources internes et la préservation du pouvoir d’achat des ménages », tout en plaidant pour « une nouvelle approche dans la gestion des inondations récurrentes à Matam, Touba et Bakel. »
Avec PressAfrik



