Les accidents du travail peuvent avoir des effets considérables sur les entreprises, en entravant la productivité, ce qui est susceptible de perturber les procédés de fabrication, de nuire à la compétitivité et à la réputation des entreprises tout au long des chaînes d’approvisionnement et, plus largement, en affectant l’économie et la société. C’est pourquoi, la Gco place la sécurité au cœur de ses priorités.
Par Idrissa NIASSY
Dans un secteur où les défis sont nombreux et les enjeux majeurs, la Grande Côte Opérations (Gco) réaffirme son engagement indéfectible en matière de sécurité. Que ce soit pour la protection de ses employés, de ses installations ou des communautés environnantes, chaque action est guidée par une volonté ferme : zéro accident, zéro compromis. C’est pourquoi, elle a pu réaliser 25 millions d’heures de travail sans accident, ni arrêt de travail, soit plus de 5 ans sans accident, ni arrêt de travail.
L’entreprise qui a débuté ses activités en 2010, est engagée dans le processus de conformité le plus exigeant à travers des protocoles rigoureux, des formations continues, des équipements modernes et une culture de la prévention partagée à tous les niveaux. Selon son Directeur général, Frédérick Zanklan, « la Gco fait de la sécurité une valeur quotidienne », intégrée à tous les processus opérationnels. « C’est une démarche proactive qui reflète la vision d’une entreprise responsable, résolument tournée vers un développement durable et respectueux des normes internationales », a-t-il déclaré. Car dans cette usine de concentration de minerai, aucun produit chimique n’est utilisé dans le processus d’extraction des différents produits que ce soit le zircon, l’ilménite, le rutile et le leucoxéne. Il suffit tout juste de mettre l’Usine flottante en marche située dans une zone où il y a un bassin rempli d’eau et une drague, pour que le système marche.
« La drague aspire de l’eau mélangée à du sable et qui est traitée par l’usine. Pour chaque tonne de sable mélangée à de l’eau, la drague peut se faire. Et à partir d’un système gravitaire qui est dans l’usine, on arrive à séparer les minéraux lourds du sable », explique-t-il lors d’une visite de terrain organisée le mercredi 23 juillet 2025, par L’Association des journalistes pour la transparence dans les ressources extractives et la préservation de l’environnement (Ajtrepe) sous invitation de la Gco.
Dans cette plus grande drague du monde, selon le Directeur général de la Gco, les minéraux lourds représentent entre 2 et 3 % du volume total. « Sur chaque tonne de sable qu’on extrait, il y a à peu près juste 2 kg de minéraux lourds, qui sont séparés par gravité », ajoute M. Zanklan.
98 % des employés sont Sénégalais
Dans cette mine à ciel ouvert, où 800 millions de dollars américains investis pour la construction ont été recouvrés, c’est près de 3 000 employés qui y gagnent leur vie. Et parmi ce personnel, les 98 % sont des fils du pays, contre 2 % d’expatriés, ce qui est rassurant pour l’emploi des jeunes au Sénégal. Les jeunes des villages de recasement mis en place par l’entreprise figurent parmi ce personnel, même si les populations de ces localités demandent que leur nombre soit revu à la hausse.
« Aujourd’hui, il nous reste à peu près 232 milliards de dollars à rembourser pour couvrir l’ensemble de l’investissement qui a été consacré au début », signale-t-il. Cette entreprise qui est une référence dans ce pays, a pu engranger un chiffre d’affaires de près de 170 milliards F Cfa en 2024. La Gco est en train aujourd’hui, d’investir près 100 millions d’euros sur des projets d’extension qui vont venir se rajouter à la dette mentionnée sous-dessus.
La zone d’exploitation de cette usine est située à cheval entre la bande des filaos qui commence à Guédiawaye en bordure de la mer, et la zones des Niayes, c’est-à-dire sur 106 Km entre la région de Thiès et celle de Louga où les exploitants ont pu franchir en 2023.
Les arbres fruitiers introduits dans les zones réhabilitées commencent à produire
Sur les 85 ha déjà réhabilités et restitués et les 1 000 ha qui sont en voie d’être restitués, des arbres fruitiers, comme l’anacardier, y sont introduits pour permettre aux populations d’en tirer profit économiquement. Ces arbres ont commencé à produire des fruits, surtout la célèbre noix de cajou qui est aujourd’hui très prisée localement et au niveau international.
La Gco est la seule mine au monde qui a ce type de réhabilitation simultanée à l’exploitation. « Dans certains pays du monde, si la mine a 50 ans de durée de vie, on attend après 50 ans pour faire de la réhabilitation. Mais nous déjà, on a réhabilité et restitué 85 hectares au gouvernement », s’est-il félicité. Ce travail, d’après lui, se fait au fur à mesure que la mine avance.
Pour Mamadou Diop, Superviseur de réhabilitation à la Gco, le processus de réhabilitation est composé de plusieurs étapes. « En amont, avant l’exploitation, il faut d’abord un inventaire complet de l’état de la flore, de la faune, de la végétation et aussi de la topographie. Après l’exploitation, on passe au répertoriage, c’est-à-dire remettre en état initial la topographie. Après ça, on fait la stabilisation de l’espace exploité », a-t-il expliqué. Avant d’ajouter : « on le stabilise à l’aide du filet brison et aussi à l’épandage du fumier organique (fumier de vaches, de caprins et de bovins). Après plusieurs expériences, on s’est rendu compte que le fumier de caprins donne de meilleurs résultats, car il renferme des semences d’espèces forestières qui vont agir de manière positive sur la biodiversité ». Après la stabilisation, dit-il, on passe à la revégétalisation qui se traduit par la plantation des espèces.
Dans ce processus d’inventaire et de revégétalisation, le choix des parties prenantes est essentiel. Car, ce sont elles qui ont choisi l’introduction de ces anacardiers et d’autres espèces d’arbres fruitiers dans cette zone semi-désertique composée de dunes de sable. Ces plantations se font par des semis directs et à la volée, avant de passer à l’entretien, l’irrigation, et le regarnissage des espèces. Cet inventaire se fait à tour de rôle, après chaque réhabilitation », a-t-il souligné. Ce processus se caractérise, d’après le superviseur, par une caractérisation biophysique du milieu. C’est-à-dire, faire un inventaire sur la flore, la faune, la végétation, en comparaison avec ce qui a été trouvé avant l’exploitation. « Le pourcentage de réussite est à saluer, parce que nous avons 56 % de fleurs herbacées et 80 % de fleurs ligneuses », a-t-il magnifié. Ce travail permet de voir la différence entre ce qu’il y avait avant exploitation et ce qu’il y a actuellement.
L’eau, une problématique dans tous les hameaux de la Gco
Dans tous les hameaux que les journalistes membres de l’Ajtrepe ont pu visiter, la seule question qui revient le plus c’est celle de l’eau. Les populations réclament une eau plus pure. Alors que ces villages se situent dans une zone où la teneur en fer est très élevée. Ce qui change parfois la couleur de l’eau. Mais, les techniciens de la Gco sont en train de travailler étroitement avec les autorités locales de la Sen’eau pour trouver des solutions pouvant mettre fin à cette problématique. C’est pourquoi, pour prendre en compte toutes les préoccupations des populations, des bureaux d’information ont été ouvertes dans toutes ces zones pour être plus proches des populations afin de discuter sans intermédiaires. 34 réunions publiques ont été tenues dont près de 4 300 personnes ont assisté. Ces réunions se font pour la plupart avec la présence des autorités étatiques, que ce soit le préfet, le sous-préfet, les maires, pour un peu que ça soit une discussion inclusive.
GCO, acteur majeur des sables minéralisés Entreprise sénégalaise, filiale du groupe Eramet, Grande Côte Opération (GCO) est spécialisée dans la valorisation de zircon, ilménite, rutile et leucoxène. Depuis l’ouverture du site en 2014, elle s’impose comme un producteur responsable qui ambitionne de devenir un leader mondial de référence dans les sables minéralisés.
