A mi-parcours de cette campagne électorale exceptionnelle et inédite pour les législatives du 17 novembre prochain, l’Alliance pour la Transparence des Élections ( Atel ) exprime les plus graves inquiétudes face au phénomène nouveau, exceptionnel par son ampleur, d’achat de consciences jamais connu dans l’histoire politique de notre pays.
Par Ibrahima DIOP
« Les tenants actuels du pouvoir exécutif qui s’étaient prévalus avec véhémence dans leurs discours et leurs promesses électorales antérieures de la volonté d’assainir, selon leurs vocables les moteurs politiques au Sénégal par le bannissement de ce qu’ils appelaient avec mépris la ‘’transhumance », se livrent aujourd’hui de façon plus méprisable encore à cet exercice à une échelle jamais vue dans ces proportions au Sénégal », déplore Atel dans un communiqué parvenue hier à notre rédaction hier.
Selon Atel « à coups de centaines, voire de milliers de paquets incalculables d’argent, les dirigeants de Pastef offrent tous les jours à une opinion méduse, le spectacle de corruption sans scrupule d’élus et responsables de la majorité sortante », dénonce-t-on dans le document. « Cette corruption par l’argent est allée jusqu’au débauchage de candidats investis sur des listes adverses dont la plupart d’entre eux ne doivent leur existence politique qu’à la dynamique de groupe de la coalition majoritaire sortante », regrette Atel.
L’alliance a rappelé que le parti Pastef « ne s’est jamais attaché à bâtir un dispositif politique et électoral de conquête du pouvoir politique par la voie des urnes ». « Maintenant qu’ils sont rattrapés par ces tares qui relèvent de l’essence anti démocratique de l’idéologie des partis de violence, il ne leur reste que le recours aux coups de force par un usage abusif du contrôle qu’ils croient exercer sur l’état et les administrations publiques afin de se livrer autant qu’ils peuvent au bourrage des urnes partout où les conditions de le faire sont réunies », constate l’Atel.
Pour l’alliance, l’organisation des opérations de débauchage à cette échelle industrielle n’a, en vérité, pour objet que couvrir par anticipation devant l’opinion nationale et internationale les résultats préfabriqués qu’ils comptent délivrer sans état d’âme le jour du vote.
Le Sénégal vit dans cette campagne, encore une fois inédite, l’expérience d’une tête de liste qui , tous les jours, joue contre son propre camp. « C’est en effet ‘’sonko qui bat campagne contre sonko’’ par son arrogance, sa mauvaise foi manifeste, sa violence verbale et ses menaces quotidiennes de promesses de feu et de sang sur tout et sur tout le monde ! », relève-t-on dans le communiqué.
C’est pourquoi, indique le document, l’Alliance pour la transparence des élections (Atel) prend à témoin l’opinion nationale et internationale sur les graves risques de sabotage que Pastef, son chef et ses troupes entreprennent de perpétrer pour stopper cette « forte » volonté de redressement.
Par ailleurs, l’ATEL lance un appel vibrant et solennel aux personnalités indépendantes et aux candidats investis sur d’autres listes, aux organisations de la société civile encore attachées aux principes sacrés de la liberté, à se constituer en boucliers pour la défense de la volonté populaire, de la République, de la démocratie et de la paix civile.