Prévu ce mercredi, le délibéré dans les affaires opposant Moustapha Diakhaté et Bachir Fofana au ministère public a finalement été renvoyé au 23 juillet prochain. Une décision qui prolonge encore leur détention, alors que leurs avocats avaient introduit une demande de mise en liberté provisoire, retirée en séance suite à l’opposition du parquet.
Maître Aboubacry Barro, l’un des avocats des deux prévenus, n’a pas caché son indignation face à cette énième prorogation de délibéré. L’avocat estime qu’il y a un parquet de la répression. Il réclame l’urgence de mettre en place un juge des libertés et de la détention.
« Au-delà des délibérés des affaires Moustapha Diakhaté contre le ministère public et Bachir Fofana contre le ministère public, je précise que tous les délibérés ont été tous prorogés à la date du 23 juillet. Le motif, c’est la grève des greffiers, nous déplorons cela car c’est récurrent. Et on ne sait pas quand la grève prendra fin, car il y a beaucoup d’innocents en prison dont les délibérés ont été prorogés alors que ces personnes si leurs affaires étaient vidées aujourd’hui peut-être elles auraient dû bénéficier de la liberté », a-t-il déclaré.
Selon lui, les libertés publiques et individuelles ne sauraient être à la remorque des désidératas des greffiers pour qu’à chaque fois, on proroge le délibéré. « Quand est-ce que cette grève prendra fin ? L’heure est grave, les prisons sont surpeuplées. On doit pouvoir quand même mesurer la gravité de la situation et le fait que les libertés individuelles et publiques sont sacrées. D’où encore une fois, l’urgence de mettre sur place un juge des libertés et de la détention », a plaidé Me Barro.
Concernant la demande de liberté provisoire, il précise que les avocats avaient jugé pertinent de l’accorder à leurs clients compte tenu du contexte, mais que le parquet s’y est opposé catégoriquement, forçant la défense à retirer sa requête. Une attitude qu’il qualifie de répressive. « Ce qui montre que nous avons un parquet de la répression, un parquet très sévère qui n’hésite pas à envoyer les gens en prison et à chaque fois de besoin, les demandes de libertés provisoires sont rejetées. C’est une situation que nous déplorons et que nous décrions à l’endroit de l’opinion nationale et internationale aussi », a-t-il déploré.
Avec PressAfrik