AFFRONTEMENTS A MEDINA GOUNASS : Origines d’une rivalité entre « Futankés » et «Gabunkés»
La cité religieuse de Médina Gounass a été le théâtre de violents affrontements, ce lundi, jour de la fête de Tabaski. Ces échauffourées qui ont opposé les camps des deux Khalifes, ont occasionné un mort. Suite à cet incident, le ministre de l’Intérieur s’est rendu dare-dare à Médina Gounass pour rencontrer les deux parties et appeler à l’apaisement. Cet incident n’est pas une première dans la cité religieuse. Aux origines de cette rivalité entre toucouleurs « Gabunké » et peuls « Foutanké ».
Par Ibrahima DIOP
Ce conflit qui oppose les peulhs autochtones et les toucouleurs venus du fouta ne date pas d’aujourd’hui. Selon une contribution parcourue par Lii quotidien, Madina Gounasse a été créée en 1936.
A sa création, la cité comptait 114 concessions dont Thierno était le seul toucouleur. Les populations « sont tombés d’accord que ce serait une cité à caractère religieuse seulement, où la politique et l’éthnicisme seraient bannis et combattus. Thierno Mouhamadou Saïdou Ba dirigeait les prières et Maama Diarga Kandé assurait la chefferie du village.
Cette animosité entre les deux communautés commencé en 1978, lors que le Président Senghor, dans le souci de vouloir gouverner avec les foyers religieux, aurait convaincu Thierno Mouhamadou Saïdou Ba d’ériger la cité en Communauté rurale en 1978. L’accord de Thierno, seul guide à l’époque met les peulhs autochtones en colère et ils auraient décidé de s’opposer à Thierno Saïdou Ba.
Pour retourner la situation, cette communauté se serait allié au PDS de maître Wade et remporte les élections rurales de 1978 avec Moussa Mballo comme premier président de la Communauté rurale de Madina Gounasse.
Mais ce dernier n’a pas pu terminer son mandat car la communauté rurale sera placés, pour la première fois, sous délégation spéciale.
Toujours d’après la source, après cet affront, Thierno Saïdou Ba a décidé peupler la cité de toucouleurs ; ce qui fait de sa communauté la population majoritaire. D’après la source, cet énième incident est une forme de signal que les deux protagoniste ont voulu donner aux nouvelles autorités pour attirer l’attention de ces dernières sur ce qui se passe dans cette cité religieuse. La communauté autochtone serait frustrée par la récente visite du Président Bassirou Diomaye Faye, lors du Daaka 2024. En effet, les services de la présidence auraient annulé la visite du Chef de l’Etat chez leur Khalife, après l’avoir annoncé.
Les heurts, survenus lundi, jour de l’Aïd, ont opposé les fidèles du khalife de Médina Gounass, Thierno Amadou Tidiane Ba, surnommés les « Futankés », et ceux du marabout Thierno Mounirou Baldé, appelés les « Gabunkés ». Le bilan fait état d’un mort et d’une vingtaine de blessés, selon le ministère sénégalais de l’Intérieur. Les affrontements dans cette localité, connue pour son calme et sa piété, ont choqué l’opinion publique sénégalaise.
Les heurts, survenus lundi, jour de l’Aïd, ont opposé les fidèles du khalife de Médina Gounass, Thierno Amadou Tidiane Ba, surnommés les « Futankés », et ceux du marabout Thierno Mounirou Baldé, appelés les « Gabunkés ». Le bilan fait état d’un mort et d’une vingtaine de blessés, selon le ministère sénégalais de l’Intérieur. Les affrontements dans cette localité, connue pour son calme et sa piété, ont choqué l’opinion publique sénégalaise.
Située à quelques dizaines de kilomètres de la Guinée-Bissau a décidé de fermer une partie de sa frontière. Médina Gounass est un point de rencontre important pour les communautés musulmanes de la région. Chaque année, elle accueille un grand pèlerinage tidiane qui réunit des milliers d’hommes. Cependant, les récentes violences ont ravivé les anciennes querelles.
Le président Embalo a justifié la fermeture partielle de la frontière en déclarant que « l’une des communautés (avait) appelé en renfort des pes Gabunkés » vivant en Guinée-Bissau. « Pour prévenir toute escalade de violence, j’ai aussitôt pris la décision de fermer cette partie de la frontière, » a-t-il affirmé à l’AFP. Il a également souligné que les forces de sécurité bissau-guinéennes sont chargées de veiller au strict respect de cette mesure.
