L’Alliance pour la Transparence des élections(Atel) constate, pour le regretter, la convocation de responsables de l’opposition. Dans un communiqué, elle dénonce des « agressions contre la liberté des opposants »
Par Dieynaba TANDIANG
Après avoir constaté l’arrestation et ou la convocation tous azimut de candidats aux élections législatives anticipé, l’Alliance pour la transparence des élections (Atel) lance un cri d’alerte. Dans un communiqué publié ce mardi, elle dit non « à la terreur judiciaire et au putsch électoral ».
« Après la fin du dépôt des listes(pour les législatives), constate l’Atel, le pouvoir Pastef est monté d’un cran dans sa volonté de fausser l’équité électorale à travers des attaques systématiques contre la liberté d’expression des opposants et, notamment, de candidats investis par l’opposition ».
Pour l’Alliance, le régime au pouvoir serait apparemment surpris et déçu par la capacité de l’opposition à s’organiser efficacement en dépit des délais étriqués, raison pour laquelle, « Pastef multiplie depuis 48 heures les agressions contre la liberté des opposants, des candidats de l’opposition et des journalistes critiques ».
En effet, note-t-on dans le communiqué, « Mme Diégui Diop, responsable de la liste Takku Wallu Senegaal, a été déclarée fugitive et recherchée par la police criminelle, ce qui aurait pu conduire à des dérapages préjudiciables. Elle a pu apporter la preuve du caractère diffamatoire de cette accusation. Depuis lors, le pouvoir peine à formuler clairement les reproches qui lui seraient faits. M. Bougane Guèye Dany, un des fondateurs de Atel et de la liste Samm Sa Kaddu, est également entendu par la police. Tout indique qu’on voudrait le sanctionner pour les critiques qu’il a faites concernant la récente conférence de presse du Premier ministre.
Le pouvoir a publié un communiqué menaçant de poursuites judiciaires la direction du parti PIT, une composante de la coalition Jamm ak Jariñ, après des critiques concernant la volonté évidente du pouvoir Pastef de remettre en cause les droits acquis des fonctionnaires, au nom de la baisse des dépenses publiques, et particulièrement de la masse salariale. Des journalistes, parmi lesquels M. Cheikh Yérim Seck, sont arrêtés et placés en garde à vue après des propos tenus dans les médias ».
Pour Atel, ces attaques ciblées ne relèvent pas du hasard. « Elles s’insèrent dans une stratégie de la terreur judiciaire dont l’objectif n’est autre que d’empêcher la participation normale et sereine de l’opposition au débat électoral », relève-telle. Tout ceci confirme le bienfondé du combat de ATEL pour une gestion concertée et consensuelle du processus électoral et pour le respect des libertés individuelles et collectives, affirme-t-on dans le communiqué.
Par conséquent, Atel appelle le peuple sénégalais à se mobiliser, dans l’unité, contre ces manœuvres « éhontées » visant à fausser l’expression de la volonté du peuple sénégalais dans des élections législatives libres et transparentes. Elle invite tous les acteurs de la famille judiciaire à refuser de servir de bras armé à ce piétinement systématique des garanties offertes par notre Constitution et nos lois