ALIOUNE SALL, MINISTRE DES TELECOMMUNICATIONS : « Nous devons préserver notre souveraineté sur le Numérique »

Le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique a fait un plaidoyer pour la préservation de la souveraineté numérique en Afrique. Alioune Sall prône l’adoption des technologies « de manière éclairée en pesant bien fort les avantages et les risques ».

Par Ousmane THIANE

Le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique plaide pour une appropriation des technologies numériques. S’exprimant lors de la 16e édition du Forum Ouest africain de la gouvernance de l’Internet, Alioune Sall a souligné que ces technologies pourraient permettre à l’Afrique de résoudre les problématiques complexes. D’où la nécessité de s’en approprier « de manière éclairée en pesant bien fort les avantages et les risques notamment en termes de régulation ».

« Le thème de cette année « Technologies Disruptives : bilan et perspectives ? » va explorer l’impact, les défis et les opportunités présentées par les technologies de la région. Ces technologies telles que la réalité virtuelle, la réalité augmentée, la robotique avancée et l’intelligence artificielle peuvent remodeler des secteurs entiers et bouleverser les modèles économiques.

Les pays de la sous-région doivent donc s’en emparer. Elles permettront de résoudre des problématiques complexes et d’optimiser des ressources, stimuler l’innovation à une échelle sans précédent. Ensemble nous allons bâtir un avenir ou cette technologie soutient une croissance économique et améliore la qualité de vie de nos concitoyens », a-­t­-il déclaré.

Alioune Sall prône une collaboration des pays africains pour le renforcement de leur position sur la gouvernance et façonner leur avenir de manière à répondre de manière responsable et inclusif. « Les technologies disruptives présentent des opportunités significatives pour l’innovation et la croissance économique mais imposent également des défis en matière de préparation et d’adaptation », concède-­t­-il. « Les entreprises et gouvernants doivent anticiper ces changements pour maximiser des avantages et atténuer les risques associés », a-­t-­il préconisé.

« L’équité numérique doit être une réalité au Sénégal »

Le ministre demeure convaincu que le continent peut s’appuyer sur ses compétences pour tirer pleinement profit des technologies. « Le Sénégal, l’Afrique de manière générale regorge de talents, regorge de compétences pour pouvoir aujourd’hui s’approprier des technologies et faire de la même manière que ce qui se fait dans les pays dits développés nous en avons les compétences nous en avons des capacités. Maintenant, il faut qu’on arrête de regarder les autres faire. Il faut qu’on mette les pieds dans le plat et faire pour nous et par nous », déclare­-t-­il, arguant pour une préservation de la souveraineté numérique en Afrique.

« Le Sénégal en particulier et l’Afrique en général ne pourra pas subir l’IA (l’intelligence artificielle, ndlr). Nous devons préserver notre souveraineté sur le numérique. Cela entraîne des conséquences juridiques et de la régulation que nous allons traiter dans le cas de la loi d’orientation sur les données comme instruit par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye », dira-­t-­il.

Alioune Sall a invité les participants au Forum à partager leurs idées et à construire ensemble un Internet plus sûr, ouvert et plus accessible. « Ensemble nous pouvons créer un écosystème numérique dynamique et prospère en Afrique de l’Ouest », a­-t-­il lancé.

Pour le cas spécifique du Sénégal, le ministre reconnait qu’il y a un certain nombre de choses qui ont été faites, mais qui restent à améliorer. « L’équité numérique doit être une réalité dans ce pays, il est hors de question que Dakar puisse bénéficier de l’Internet avec des technologies innovantes et qu’à Fongolémy, on n’arrive même pas à se connecter », déplore­-t-­il.

Il rassure toutefois que le « Gouvernement mettra tout en œuvre pour que l’écosystème puisse être dans des conditions optimales pour sortir de notre pays des difficultés qu’il rencontre ».